Egalité professionnelle : il faut des actes

Mis à jour le 09.05.25

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Le 25 avril 2025, le ministère de l’Éducation nationale a présenté les premiers éléments de son plan d’action pour l’égalité professionnelle femmes-hommes pour la période 2025-2027. Si certaines analyses rejoignent les constats portés de longue date par la FSU-SNUipp, les mesures annoncées restent largement en deçà des besoins et des attentes. L’égalité ne peut pas rester un objectif théorique : elle doit devenir une réalité concrète dans la carrière et le quotidien des personnels.

Le ministère de l’Éducation nationale a publié le 6 mars un nouveau plan triennal (2025-2027) pour l’égalité professionnelle femmes-hommes qui devra être décliné par la suite dans les académies d'ici six mois. Il s'inscrit dans la continuité du précédent et doit voir les mesures précédentes appliquées et renforcées par de nouvelles.

Des constats connus et persistants

Le document ministériel dresse un état des lieux préoccupant mais sans surprise.
Il confirme :

  • La forte féminisation du 1er degré, avec près de 85 % de femmes, contre environ 60 % dans l’ensemble de la fonction publique d’État ;
  • La sous-représentation des femmes dans les postes de direction, d’inspection et d’encadrement, malgré leur nombre majoritaire dans les corps de l’enseignement ;
  • Des écarts de rémunération persistants, liés à la nature des postes occupés, au recours plus fréquent aux temps partiels, à l’interruption de carrière et aux freins à la mobilité ;
  • Des freins liés à la parentalité, mal pris en compte dans les déroulements de carrière ;
  • Une insuffisante prévention et prise en charge des violences sexistes et sexuelles dans les lieux de travail.

Ces constats, la FSU-SNUipp les documente et les dénonce depuis des années. Ils traduisent des inégalités systémiques qui ne pourront être corrigées qu’à travers une politique ambitieuse, dotée de moyens et d’engagements concrets.

Un plan d’action sans véritables leviers

Si le ministère affiche sa volonté de s’inscrire dans une continuité du plan Égalité 2021-2023, les actions proposées demeurent très générales et manquent de précision. À ce stade, peu de mesures nouvelles émergent, et plusieurs dispositifs mentionnés sont déjà existants, sans avoir démontré leur efficacité.

Par exemple :

  • L’évaluation des écarts de rémunération est annoncée mais sans garantie de suivi individuel ni de transparence sur les résultats ;
  • la promotion de l’égalité dans les jurys de concours ou de promotions reste une recommandation sans valeur contraignante ;
  • les formations à l’égalité ou à la lutte contre les violences sexistes ne sont toujours pas systématisées ni obligatoires ;

Des attentes fortes

Pour que les avancées soient réelles, il est nécessaire d’avoir prioritairement :

  • une transparence salariale : publication des écarts de rémunération par genre, corps et échelon, avec un plan de résorption chiffré ;
  • La fin de la pénalisation des temps partiels : maintien des droits à l’avancement, à la formation et à la retraite pour celles et ceux qui y recourent ;
  • une réforme du congé parental : intégration dans le calcul de la carrière, amélioration des conditions de reprise, accompagnement personnalisé ;
  • un accès équitable aux postes à responsabilités : dispositifs d’accompagnement, quotas correcteurs, repérage des freins institutionnels ;
  • une lutte contre les VSS : campagnes de sensibilisation, cellules d’écoute indépendantes, formations obligatoires et protection des victimes.

Autant de mesures indispensables pour faire reculer concrètement les inégalités.

Poursuivre l’action

La FSU-SNUipp continue de s’investir à tous les niveaux – ministériel, académique, départemental – pour que l’égalité professionnelle ne soit plus une promesse sans lendemain. Elle continue à :

  • Exiger des engagements fermes et chiffrés du ministère ;
  • Porter la parole des collègues concerné·es, notamment les femmes pénalisées dans leur carrière ;
  • Accompagner et défendre celles et ceux qui sont confrontés à des discriminations, des injustices ou des violences ;;

L’égalité professionnelle ne se décrète pas, elle se construit. Pour cela, le ministère doit sortir du registre des intentions pour passer à celui des actes.