PsyEN : un manque d'attractivité

Mis à jour le 13.05.25

min de lecture

Les résultats des concours de recrutement des psychologues de l’Éducation nationale (PsyEN) ont été publiés en avril 2025. Une fois encore, toutes les places proposées aux concours ne seront pas pourvues à la rentrée.

Les chiffres clés 2025

Résultats du concours de PsyEN 2025
Concours Nombre de places Nombre d’admis
Interne 22 20
Troisième concours 5 5
Externe 120 81
TOTAL 147 106

Sur les 147 places ouvertes dans le premier degré, 41 n’ont pas été pourvues. Un chiffre qui s’ajoute aux 125 places restées vacantes depuis 2021. Cela porte à 166 le nombre total de postes non pourvus depuis 2021, soit l’équivalent de plus d’une année blanche de recrutement.

Une alerte forte sur l’attractivité du métier

Ces chiffres sont révélateurs d’un problème structurel : le manque d’attractivité du métier de PsyEN. Face à cette crise persistante, la FSU-SNUipp interpelle le ministère sur la nécessité d’un plan d’urgence.

Elle demande notamment à :

  • Prendre en charge les frais de déplacements et d’hébergement des stagiaires, qui doivent parfois suivre leur formation loin de leur académie d’affectation (seulement 7 centres pour toute la France situés à Aix, Bordeaux, Lille, Lyon, Nancy, Paris, Rennes).
  • Permettre la réalisation du stage de pratique accompagnée dans une académie limitrophe de celle du centre de formation, afin de limiter les contraintes logistiques et financières.

L’enquête de la FSU-SNUipp de 2023 montrait déjà les conséquences sur le terrain de ces pertes de places et des non remplacement des psychologues en arrêt :

  • 37 % des psychologues ont signalés des postes vacants dans leur circonscription qui entraînent un redécoupage des secteurs et une surcharge de travail pour les PsyEN restants ;
  • des secteurs surchargés : la moyenne nationale est de 1 800 élèves par psychologue alors que le syndicat revendique un PsyEN pour 800 élèves ;
  • des déplacements importants et des frais non remboursés ;
  • dépassement du temps de service et impossibilité de remplir toutes les missions, souvent réduites au bilans d’orientation et à l’accompagnement des élèves en situation de handicap au détriment par exemple de la prévention ;
  • de la souffrance au travail et une perte de sens du métier.

Une inquiétude supplémentaire autour des Assises de la santé scolaire

Les Assises de la santé scolaire de mai sont très attendues. Mais les premières discussions suscitent déjà des inquiétudes quant à l’avenir du métier de PsyEN.

La création envisagée de pôles départementaux de santé et de bien-être, regroupant médecins, infirmier·es, assistant·es de service social, ainsi que la création d’un poste de Conseil Technique Psychologue en Santé Mentale, font craindre une dilution des missions des PsyEN dans des logiques de santé publique au détriment de leur rôle dans les écoles, au sein des équipes pédagogiques et des RASED.

La FSU-SNUipp alerte sur le risque de surcharge de travail, de perte de sens du métier et d'éloignement des écoles, et appelle à une mobilisation si les annonces ne répondent pas aux enjeux d'attractivité et de reconnaissance des PsyEN.

Vers une journée d'action ?

A la suite des Assises de la santé scolaire le 14 mai, une journée d’action nationale est prévue le 10 juin.

La FSU-SNUipp appelle à rester mobilisé·es pour défendre le cœur du métier des PsyEN et exiger des mesures concrètes en faveur de leur reconnaissance.