Haïti : la démocratie doit pouvoir éclore
Mis à jour le 06.05.21
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La crise sociale que traverse Haïti se double d'une crise sécuritaire et démocratique qui tourne en régime de terreur où la violence et l'arbitraire règne. Le mouvement syndical, investi dans le mouvement populaire pour la démocratie, se mobilise et est sévèrement réprimé. La FSU et l'UNSA éducation ont interpellé le président pour que la France joue un rôle de médiation.
Le courrier
Palais de l’Elysée
Monsieur le Président de la République
Emmanuel Macron
55 rue du Faubourg Saint Honoré
75008 Paris
Les Lilas le 5 mai 2021
Monsieur le président la République,
La situation en Haïti est alarmante. Depuis plus d’un an, la population haïtienne est soumise à une crise sociale dont le gouvernement ne prend pas la mesure, ainsi qu’à un régime de terreur entretenu par des gangs armés qui pillent, enlèvent et assassinent en toute impunité.
Le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF), l’Internationale de l’Education ont réuni les syndicalistes haïtiens dont les témoignages sont bouleversants : les manifestations populaires sont durement réprimées, l’expression démocratique est bafouée, la sécurité des acteurs et actrices de la société civile est précaire. La jeunesse est particulièrement touchée puisquenombre d’écoles sont fermées à cause de l’insécurité.
L’Organisation internationale de la Francophonie a formé un comité consultatif sur la situation en Haïti, cela peut être un levier de médiation intéressant. Le Core Group, dont la France fait partie, exhorte les parties prenantes à trouver un accord politique en vue de la tenue d’élections et rejette le projet de changement de constitution.
Ainsi, la Francophonie a un rôle tout particulier à jouer avec la communauté internationale. Les acteurs de la société civile haïtienne pensent qu’il n’y a plus de perspective plausible avec le président Moïse car il faut que le processus démocratique reprenne le droit chemin dans le pays, et que soit engagée une lutte effective contre la corruption.
C’est la raison pour laquelle la FSU et l’UNSA Éducation souhaitent vous alerter et vous demander :
> d’exhorter le gouvernement haïtien à lutter contre les gangs armés ;
> de convaincre le gouvernement haïtien d’abandonner les sanctions contre les syndicalistes du fait de leur engagement aux côtés de la population ;
> de peser auprès du gouvernement pour qu’il organise de manière transparente et sécurisée les élections qui devaient se tenir en février, de veiller à ce que le processus électoral soit libre et démocratique ;
Nous vous prions de croire, Monsieur le président de la République, en l’expression de nos salutations respectueuses.