Moins d’emplois aidés : l’école en difficulté
Mis à jour le 04.09.17
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Les suppressions d'emplois d'accompagnement du handicap et d'aide à la direction vont fragiliser l'école
On en connaît désormais un peu plus sur les conséquences pour les écoles de la réduction drastique du volume d’emplois aidés pour le second trimestre 2017. Les réactions ont été nombreuses, en premier lieu du côté des collectivités locales, comme à La Réunion où la rentrée des classes a même été reportée.
Des chiffres
Le budget initial 2017 prévoyait une enveloppe globale de 280 000 CUI-CAE. Ce nombre a été abondé de 13 000 nouveaux emplois en juillet, portant l’enveloppe à 293 000. Le premier ministre a déclaré le jeudi 24 août qu’au final le nombre total de contrats aidés réalisés sur l’année 2017 devrait s’établir à 320 000. Cela reste bien en-deçà des 479 000 contrats aidés en 2016 (chiffre Cour des Comptes). De plus, 64% des emplois prévus pour 2017 ont été consommés au premier semestre 2017, ne laissant que 110 000 contrats à réaliser sur le reste de l’année. Quand l’Éducation nationale en consomme à elle seule les deux tiers…
Le contingent pour l’Education nationale
73 157 contrats aidés étaient comptabilisés au premier semestre dans l’Éducation nationale (70% pour l’accompagnement des élèves en situation de handicap, 19% pour l’aide administrative à la direction et au fonctionnement de l’école et 11% pour d’autres fonctions).
En dépit d’une priorité donnée à l’Éducation nationale, le volume de contrats aidés est fixé à 50 000 pour la rentrée scolaire 2017, soit 23 157 contrats en moins par rapport à la fin de l’année dernière. Il faut sans doute en déduire les 11 200 transformés en AESH.
Une rentrée dégradée
La consigne est donnée d’allouer prioritairement ces moyens à l’accompagnement des élèves en situation de handicap. La réduction drastique des moyens en emplois aidés signe donc quasiment la fin de l’aide administrative. Avec le report de la programmation d’emplois et l’envoi de consignes aux rectorats pendant l’été, les recrutements des contrats aidés ont été retardés par rapport aux années précédentes. Cela sera au détriment des élèves en attente d’accompagnement pour lesquels la rentrée se fera dans de mauvaises conditions.
La fin annoncée de l’aide au fonctionnement de l’école est aussi un signal très négatif en direction de l’école et des équipes.
Le SNUipp-FSU dénonce les répercussions de ce véritable plan social pour les personnels, les enseignants et leurs élèves. Tous les bénéficiaires de contrats aidés doivent avoir l’assurance d’arriver au terme de la durée maximale de contrat et obtenir des perspectives professionnelles. Les missions exercées actuellement par ces personnels doivent être reconnues et évoluer vers de véritables métiers de la fonction publique, stables, pérennes et correctement rémunérés.