Direction : la feuille de route est tracée

Mis à jour le 08.01.20

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Les résultats de l’enquête réalisée auprès des directeurs et directrices sont à l’image de ce qui était porté depuis bien longtemps par le SNUipp-FSU et ses représentants. Il est maintenant urgent de se mettre autour de la table et d’apporter les réponses attendues par les personnels pour leur formation et pour l’aide à la direction et au fonctionnement de l’école notamment.

Les 29 007 directeurs et directrices qui ont répondu à la consultation lancée par la rue de Grenelle, « ont réaffirmé très majoritairement ce qui fait le cœur de leurs missions, suivi des élèves, travail en équipe, relation avec les familles et les partenaires, mise en œuvre des projets pédagogiques », note dans un communiqué le SNUipp-FSU. « Comme l’ensemble des enseignantes et des enseignants, les directrices et les directeurs réaffirment la nécessité de ne pas être considérés comme des exécutants, mais bien que leur expertise et leur implication au service des élèves soient reconnues », ajoute le syndicat.

La charge est lourde

L’enquête confirme une charge de travail importante, qui vient s’ajouter à la mission d’enseignement. 46% y consacrent entre 11h à 20 h par semaine, plus de 20 h pour 44%. De plus 87 % des directrices et directeurs pointent qu’ils sont interrompus pendant la classe pour la direction. L’enquête permet de mesurer l’exercice compliqué « d’homme-orchestre » qui fait leur quotidien. Seulement 11% des répondants bénéficient d’une décharge complète de classe…

Des mots pour le dire

  86% des répondants ont fait le choix de prendre une direction d’école et les mots qui arrivent en premier dans leur définition du métier reflètent aussi ce qui fait la culture des personnels du premier degré : « polyvalence, responsabilité, sens du relationnel, disponibilité » sont ainsi mis en avant. Mais les termes de « surcharge de travail », « chronophage », « stress et fatigue » arrivent également rapidement dans la liste pour caractériser l’exercice de la fonction.

Des besoins qui se font jour

Aussi, il n’est nul besoin d’être grand clerc pour savoir que les directeurs et directrices ont besoin d’avoir du temps de décharge supplémentaire pour remplir leurs missions dans de bonnes conditions. Mais c’est aussi sans surprise une demande forte de personnels supplémentaires qui est faite pour gérer un certain nombre de tâches d’accueil et de secrétariat au sein de l’école. Ainsi 52 % demandent « un appui pour gérer les accès à l’école en dehors des heures d’entrée et de sorties », 48% pour « répondre aux appels téléphoniques », 26% pour « traiter les messages électroniques ».
Enfin 54% affirment qu’aucun module de formation continue lié aux fonctions de direction ne leur a été dispensé, depuis leur prise de fonction, alors que 69% d’entre eux ont accédé à la fonction il y a plus de 6 ans, dont 46% il y a plus de 10 ans… Une demande de formation qui porte majoritairement sur « la connaissance du droit et de la réglementation », « la gestion de conflits » ou encore « la conduite pédagogique de l’équipe », pointe l’enquête.

Reconnaissance n’est pas « statut » 

Si l’exigence d’une meilleure reconnaissance de la fonction est réclamée, il est à noter que les personnels marquent une nouvelle fois leur opposition à un statut spécifique, moins de 10% évoquant cette opportunité.

Tous ces constats étant fait, et cette fois directement par le ministère, il y a donc maintenant urgence à apporter des réponses aux demandes matérielles, humaines et en formation exprimées. La feuille de route est tracée, le gouvernement doit y mettre les moyens.