Réseaux sociaux, à quand l’âge de raison ?

Mis à jour le 21.11.25

min de lecture

Majorité numérique, où en sommes-nous?

À en croire leurs parents, 7% des enfants de 6 à 8 ans et 25% des 9 à 11 ans ont accès aux réseaux sociaux selon Santé publique France (l’enquête* parue en septembre indique aussi que 39% des élèves de CM2 sont connectés). D’autre part, seuls 45% des parents des 6-8 ans et 36% des parents des 9-11 ans déclarent limiter « souvent » le contenu visionné par leurs enfants. 13 ans est pourtant l’âge minimum fixé par les plateformes pour ouvrir un compte mais cette limitation n’a qu’une portée symbolique, reposant uniquement sur de l’auto-déclaration.

En 2023, la loi sur la majorité numérique a fixé à 15 ans, l’âge à partir duquel les enfants peuvent accéder librement aux réseaux mais, n’ayant pas l’aval de la commission européenne, elle n’est pas appliquée à l'heure actuelle . Depuis cet été, l’exécutif européen, s’il ne fi xe toujours pas de majorité numérique à son niveau, autorise les pays membres à le faire et propose un outil de vérifi cation d’âge personnalisable nationalement.

UNE MISE EN ŒUVRE DIFFICILE

Les réponses à ce problème complexe varient selon les pays. En Irlande les principales plateformes sont tenues de mettre en place des vérifications d’âge et des contrôles parentaux sans imposer toutefois de méthode spécifique. La Grèce, elle, développe sa propre application qui s’appuie sur le contrôle parental pour s’assurer de l’âge des enfants. D’autres tendent vers des interdictions : des projets de loi sont en cours d’élaboration en Espagne et au Danemark pour interdire l’accès aux réseaux, avant 16 ans pour l’une et avant 15 ans pour l’autre. Mais la mise en application s’annonce difficile.

“UNE APPROCHE AXÉE DAVANTAGE SUR LA PRÉVENTION”

Hors Europe, l’interdiction pour les moins de 16 ans à partir de décembre en Australie présentée comme première mondiale se bornera à l’obligation de « prendre des mesures raisonnables » pour bloquer les comptes concernés par l’interdiction sous peine de sanctions financières. Devant les difficultés techniques, il n’y aura, en effet, pas de vérification stricte d’âge. D’autres pays qui avaient légiféré par le passé ont fait marche arrière. Ainsi, la Corée du sud, pays ultra connecté, qui avait établi un « couvre-feu numérique » pour les mineurs en 2011 est revenue dessus en 2021 devant le manque d'efficacité. Elle lui préfère désormais une approche axée davantage sur la prévention.

* Temps d’écran des enfants de 3 à 11 ans : un usage précoce, quotidien et marqué par les inégalités sociales, Santé Publique France, septembre 2025

Écrire à la rédaction

Merci de renseigner/corriger les éléments suivants :

  • votre prénom n'a pas été saisi correctement
  • votre nom n'a pas été saisi correctement
  • votre adresse email n'a pas été saisie correctement
  • le sujet n'a pas été saisi correctement
  • votre message n'a pas été saisi correctement

Merci de votre message, nous reviendrons vers vous dès que possible