Les enfants au cœur des territoires
Mis à jour le 20.03.25
min de lecture
l’Ademe fait place aux enfants dans la ville à travers son étude publiée en janvier.
« Faire la taille. Pour des territoires à Hauteur d’enfants », l’Agence de la transition écologique (Ademe) s’intéresse, pour la première fois, à la place des enfants dans la ville à travers cette étude publiée en janvier dernier. « Le développement d’un modèle urbain organisé autour des véhicules à moteur […] et de la perception des espaces publics comme ’’des arènes d’exposition aux dangers’’[…] conduisent les adultes à limiter et contrôler strictement les déplacements des enfants », explique l’agence qui s’inquiète d’« un retrait des enfants de l’espace public ».
40% des enfants de 3 à 10 ans ne jouent jamais dehors pendant la semaine. Il y a trente ans, 60% des enfants allaient seuls à pied ou à vélo à l’école alors qu’ils ne sont plus que 35% aujourd’hui. Dans un même temps, 80% des enfants ne pratiquent pas suffisamment d’activité physique. Face à ce constat, l’agence a repéré, à travers treize projets, des leviers favorisant leur présence dans l’espace urbain. Elle met en avant la richesse d’espaces publics et pédagogiques qui allient sport, détente mais aussi apprentissage ou contemplation. L’importance du contact avec la nature est soulignée notamment à travers des expériences d’école dehors. La présence d’ombre, de toilettes ou de fontaines à eau contribue à rendre ces espaces confortables.
“LORSQU’ILS SONT IMPLIQUÉS, LES PLUS JEUNES ENFANTS PENSENT À TOUTES ET TOUS DANS LA CONCEPTION DES ESPACES”
CONSTRUCTION DE LA CITOYENNETÉ
Penser la proximité et les facilités d’accès, notamment des écoles est aussi nécessaire : des projets alliant pistes cyclables et voies piétonnes adaptées aux enfants sont plébiscités comme celui d’Avignon « Montclar à hauteur d’enfants » reliant l’école au théâtre, à la mairie et au centre social du quartier. Enfin, les espaces doivent être conçus avec les enfants. Parce que cela contribue à la construction de leur citoyenneté et de leur « citadinité » dans la société.
Mais aussi parce que, lorsqu’ils sont impliqués, les plus jeunes enfants pensent à toutes et tous dans la conception des espaces, des tout petits, à leurs camarades filles et garçons en passant par les mères avec poussettes ou les grands-parents qui les accompagnent dehors. Selon l’Ademe, de plus en plus de communes se questionnent sur la place des enfants dans l’espace public. Cela pourrait conduire à un cercle vertueux : améliorer la qualité de vie des enfants bonifie en même temps celle des personnes qui les entourent.