Le genre en mode mineur
Mis à jour le 21.11.25
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Particulièrement marquées en France, les inégalités genrées en maths pèsent sur la scolarité des filles.
Un « tuyau percé », c’est ainsi que le récent rapport des Inspection générales (IG) de l’éducation et des finances* décrit l’inexorable réduction de la proportion de filles s’orientant vers les filières scientifiques. Alors que 54% des lycéens sont des lycéennes, les femmes ne représentant qu’un quart des effectifs postbac en STEM** et seulement 9% des professeur·es d’université en mathématiques fondamentales. D’après les IG, la principale cause de ce plafond de verre réside dans la prégnance de stéréotypes associant les STEM au masculin. Révélés par les écarts défavorables aux filles dans les tests standardisés, ils pèsent sur les aspirations des filles se percevant comme moins légitimes et sous-évaluant leurs propres réussites.
Loin d’en corriger l’effet performatif, la scolarisation perpétuerait ces biais genrés. Alors qu’en petite section, les filles ont des acquis plus solides et font encore jeu égal avec les garçons en début de CP, elles perdent l’avantage en maths dès la mi-CP avec un score inférieur de 10 points. Un « gender gap » qui culmine à plus de 30 points en CM2 pour se réduire autour de 20 en 6e, amplitude qui perdure en seconde. Si l’évaluation internationale TIMSS montre que les garçons ont généralement des scores supérieurs aux filles, en France l’écart a progressé de 6 à 23 points de 2015 à 2023, soit le plus important de l’OCDE. Le facteur genre reste toutefois quatre fois inférieur au poids de l’origine socio-économique. La France cumule à la fois l’un des planchers les plus bas pour les élèves des milieux populaires et une diff érence avec le score des élèves les plus favorisés supérieure à la moyenne européenne.
* « Filles et mathématiques : lutter contre les stéréotypes, ouvrir le champ des possibles » (février 2025)
** Sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (en anglais)
