En eaux troubles
Mis à jour le 21.03.25
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Des études récentes montrent une contamination généralisée de l’eau
Est-il possible de boire de l’eau potable sans s’empoisonner ? Des études récentes* montrent une contamination généralisée de l’eau du robinet. En cause, l’acide trifluoroacétique (TFA), plus petit des PFAS dits « polluants éternels », issu de la production industrielle mais aussi des pesticides massivement épandus en milieu agricole. Sa concentration dans les robinets parisiens est dix fois supérieure au seuil théorique de qualité, sous lequel le risque sanitaire est présumé nul. Or, le TFA est toxique pour la reproduction et le foie. Et boire de l’eau en bouteille ne permet pas d’y échapper.
Très persistant, le TFA s’accumule dans l’environnement plus rapidement que n’importe quel PFAS jusqu’à infiltrer les sources minérales. Les usines de dépollution ne savent pas s’en débarrasser. Porter le seuil de qualité à 60 000 ng/L au lieu de 100 ng/L, comme l’a décidé la direction générale de la santé en décembre 2024, participe à nier ce fléau, qui menace les 2,8% d’eau de la planète propre à la consommation humaine. Seule solution : appliquer le principe de précaution avec des normes plus restrictives afin de sanctuariser les aires de captage d’eau des pesticides de synthèse. Et dans le même temps, réorienter les aides publiques pour accompagner la transition agroécologique.
* UFC-Que choisir et Générations futures (janvier 2025)