Caroline de Haas, #NousToutes

Mis à jour le 12.12.18

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La militante féministe revient sur la mobilisation contre les violences faites aux femmes

UNE MARCHE, UNE TRIBUNE POURQUOI ? 

Caroline de Haas : La marche organisée le 24 novembre constituait un moment important. Notre objectif c’est vraiment de faire en sorte qu’on en finisse avec les violences faites aux femmes. La tribune signée par des personnalités permet de sensibiliser les citoyennes et les citoyens à l’importance d’agir sur ce sujet et de faire passer des messages. Souvent, quand on parle des violences sexistes et sexuelles, certains ont tendance à minimiser. Cette tribune permet de reposer des principes comme le fait qu’une femme n’est jamais responsable des violences qu’elle subit et que les violences sont massives en France alors qu’elles sont niées par l’entourage ou les pouvoirs publics. Cette tribune affirme surtout qu’on peut et doit en finir avec ces violences.

COMMENT ÉRADIQUER LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ? 

C. d H : On peut déjà agir individuellement. Chacun et chacune peut être capable, de les détecter et donc potentiellement de les faire reculer. Il faut apprendre aux gens à ouvrir les yeux. Une femme qui se dévalorise, une amie qui coupe ses contacts, ce sont des signes. La manière la plus simple de faire est de poser la question. Dans l’immense majorité, les femmes victimes répondent. Il faut prendre l’habitude de les accompagner en disant « je te crois », « tu n’y es pour rien », « le coupable c’est lui », « tu as bien fait de me parler ». Des petites phrases qu’il faut apprendre par cœur et dire. Ensuite on peut donner le numéro de structures qui accompagnent les femmes dans leurs démarches. Soit le 39 19 soit le 0800 05 95 95.

ET COLLECTIVEMENT ? 

C. d H : Collectivement on a besoin de politiques publiques ambitieuses.
En France, on sait exactement comment s’y prendre pour changer des comportements. On l’a déjà fait sur la sécurité routière, le tri des déchets ou la cigarette. On a besoin d’éducation obligatoire dispensée à l’école contre les violences, on a besoin de moyens pour former les professionnels qui accueillent et accompagnent les femmes victimes, on a besoin de moyens pour les associations qui hébergent et font des services de réinsertion pour accompagner les femmes au quotidien dans leur démarche judiciaire ou de santé. Cela fait des décennies que les politiques publiques ne sont pas à la hauteur. En Espagne, un milliard d’euros ont été mis sur la table pour en finir avec les violences sexuelles et sexistes. À quand un plan identique en France ? 

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