À tout problème, des solutions
Mis à jour le 28.11.25
min de lecture
Profitant d’une formation, une équipe girondine renouvelle avec entrain ses pratiques pédagogiques
« Les élèves sont parfois fébriles ou bloqués lorsqu’ils sont confrontés à une situation de recherche. Mais on a noté un rapport aux problèmes devenant moins compliqués. » raconte Pauline Poumeyrol, enseignante à l’école Romain Rolland de Lormont. Ces progrès font suite à une formation en constellation initiée par la conseillère pédagogique de circonscription en lien avec l’INSPE de Bordeaux. La résolution de problèmes occupe une part importante dans l’enseignement des mathématiques, pourtant elle reste une source de diffi cultés pour plus de la moitié des élèves de CE1 aux évaluations nationales. Travailler sur ce domaine était attendu par cette équipe d’école en Rep +. Après une définition collective du sujet et l’exposition de travaux de recherche en didactique des mathématiques, un dispositif de co-observation a été proposé.
Les PE partagent la satisfaction d’une « formation stimulante », « nourrie d’apports extérieurs », « d’une construction commune et de débriefings bienveillants ». Certes, plusieurs reconnaissent au départ le stress généré par le fait d’être observé en classe, mais le climat de confiance et le choix de son binôme – facilité dans une école de dix PE a aidé à rendre ce format enrichissant. « Les difficultés ressenties, verbalisées, se transforment en points positifs » indique Pauline. « C’est une réfl exion partagée de ce que l’on garde ou pas, une adaptation d’un même outil qui tient compte de nos diverses façons de faire » poursuit Sandra Marteletti.
UNE COMPRÉHENSION RENFORCÉE
L’équipe reconnaît une montée en compétences didactiques et détaille avec enthousiasme la démarche expérimentée. Développée en particulier par Carine Reydy, maîtresse de conférences à l’INSPE de Bordeaux, elle vise à développer des habilités de calcul afin de les mobiliser dans la résolution de problèmes arithmétiques basiques. « Il s’agit de percevoir les relations inverses entre addition et soustraction et entre multiplication et division, de passer rapidement d’une écriture à l’autre, de faciliter les équivalences » exposent dans un même élan les trois enseignantes. Pauline présente les « boîtes de trio », outil visant à visibiliser les relations entre les nombres, leur décomposition et recomposition. Tout en soulignant la nécessité de progressivement s’en passer. Rédouan Kodssy fait part du recul de la prégnance du calcul opératoire, ce qui permet aux élèves de se focaliser sur les éléments arithmétiques.
L’approche inclut aussi une liste annuelle de problèmes et des activités d’appropriation. Katia Bas note « une moindre précipitation des élèves et le temps désormais dédié à traduire la situation en problème mathématique ». Céline Cerbera témoigne d’une meilleure perception des obstacles d’apprentissage, Mélanie Roussel salue une dédramatisation de cette activité et insiste sur la verbalisation qui accompagne les activités régulières. Cynthia Laroche, enseignante à l’INSPE suivant le projet, souligne l’émulation de l’équipe qui a prolongé en traitant les problèmes atypiques et qui souhaite travailler la question du langage spécifique aux mathématiques. Pourvu que des heures de formation leur soient à nouveau accordées…
A lire également dans ce dossier
- Le genre en mode mineur : éclairage avec le rapport "Filles et mathématiques : lutter contre les stéréotypes, ouvrir le champ des possibles" (IG)
- D'égale à égal : reportage en CE1 en plein coeur du XVe à Paris
- Difficultés, obstacles, pratiques égalitaires : 3 questions à Pierre Esseyric, professeur de mathématiques
- "Aucune différence entre filles et garçons" : interview de Clémence Perronet, sociologue
