Marion Brunet Interviews

“Enfin des personnages féminins forts”

Mis à jour le 18.06.25

min de lecture

Marion Brunet est autrice prix Astrid Lindgren 2025, prix littéraire international récompensant des auteurs et autrices de littérature d’enfance et de jeunesse.

QUELLES ÉMOTIONS APRÈS LE PRIX ASTRID LINDGREN ?

D’abord une grande surprise car c’est un prix international. De la joie, de la fierté liée aussi aux réactions du monde de l’édition, des autres auteurs qui me donnent l’impression de faire partie d’une équipe, de ne pas défendre que mes bouquins mais la littérature jeunesse française.

RESTER EN LIEN AVEC SON ENFANCE ET SON ADOLESCENCE, EST-CE NÉCESSAIRE ?

Oui, je crois que ce qu’on traverse à l’adolescence est universel et intemporel. J’ai un souvenir assez précis de ce moment et j’essaie d’avoir de la tendresse pour l’adolescente que j’étais. Il faut faire la paix avec ces périodes où on a été excessif mais où on était sur l’essentiel : l’amour, la mort, la vie… J’essaie toujours de ne pas juger mes personnages quoi qu’ils fassent.

COMMENT NE PAS DÉSESPÉRER LES JEUNES AVEC LES SUJETS SOCIÉTAUX ET ENVIRONNEMENTAUX ?

Ils ne doivent pas vivre dans un monde imaginaire pour prendre ensuite le mur de la réalité en pleine face. J’ai un regard réaliste sur l’époque anxiogène mais je suis optimiste : la jeunesse va continuer à se battre et à inventer. Il y a aussi des choses merveilleuses à notre époque, comme #MeToo. Les jeunes filles croient davantage en elles, la littérature propose enfin des personnages féminins forts. Ça bouge dans les formes narratives et dans l’imaginaire des petites filles.

Et puis, les jeunes sont hyper conscients de ce qui se passe, ils n’ont pas besoin de nous pour être anxieux et connaître la violence du réel. La mettre en mots, faire vivre des personnages qui brisent les règles permettent d’être dans le partage et de les accompagner dans les questions qu’ils se posent.