Sciences et techno : changement de programme
Mis à jour le 27.09.23
min de lecture
En janvier 2023, le ministre de l’éducation Pap Ndiaye annonce la suppression de l’heure de technologie en classe de 6ème. Cet enseignement en dernière année de cycle 3, et première année du collège, est remplacé par des cours de soutien en français et en mathématiques. Par conséquent, le ministère a saisi le CSP (Conseil Supérieur des Programmes) pour réorganiser le programme de sciences et technologie sur le cycle 3. La FSU, en intersyndicale, s’est opposée à ces modifications horaires lors du CSE de mars 2023.
Une conséquence du “Pacte enseignant”
Le “Pacte enseignant” se met en place dès cette rentrée 2023, et avec lui son lot de bouleversements…
Pour permettre aux classes de 6ème de bénéficier d’une heure de soutien par semaine en français ou mathématiques, Pap Ndiaye, alors ministre de l’éducation nationale, annonce en janvier 2023 la suppression de l’heure de technologie en échange.
Or, la suppression de la technologie en début de collège n’est pas guidée par des considérations pédagogiques. Elle est bien au contraire la conséquence d’une logique budgétaire contestable tout comme d’une pénurie de professeurs de technologie.
Malgré l’opposition des organisations syndicales et des fédérations de parents d’élèves, les modifications sont actées et le CSP est saisi par le ministère afin de réaliser une refonte conséquente des programmes de sciences et technologie au cycle 3…
Une ambition forte...
Le fait majeur est bien évidemment la suppression des apprentissages technologiques en 6ème, mettant à mal l’exigence de continuité de cet apprentissage du cycle 2 au cycle 4, exigence par ailleurs présente pour les domaines scientifiques.
La FSU-SNUipp a proposé de nombreux amendements pour faire évoluer ce programme dans le “bon sens”. Certains ont été retenus comme la mention des “enjeux de la transition écologique”, la mention “des formes langagières spécifiques des sciences et des techniques”, la prise en compte du contexte historique, géographique, économique et culturel de la construction des savoirs scientifiques.
Une ambition forte pour l’enseignement des sciences et des techniques est affirmée, et l’invitation faite à travailler l’exercice de l’esprit critique est maintenue. La dimension langagière de ces apprentissages, en rupture avec les “fondamentaux”, y est inscrite.
La dimension écologique est assurée.
Un des éléments les plus structurants de la réécriture est la séparation explicite des compétences travaillées en cours moyen de celles travaillées en sixième (auparavant n'apparaissait que des repères de progressivité). Cette réécriture ne déroge pas à la notion de cycle, la répartition des compétences et connaissances entre CM1 et CM2 restant à la main des PE, ce qui permet des organisations tenant compte des programmations d’écoles.
… dans une temporalité hors-sol
L’appropriation de ces changements de programme par les équipes de cycle 3 pour l’application dès la rentrée 2023 est rendue compliquée du fait de la publication tardive des documents officiels (juin 2023).
Le temps manque aux équipes, mais aussi les dotations des écoles en matériel, et la formation tant elle est accaparée par l’obsession ministérielle des “fondamentaux”.
Se situant en rupture avec cette obsession, le préambule de ce texte, qui prend au sérieux l’importance d’une culture scientifique et technique pour appréhender l’état du monde, est une démonstration supplémentaire que tous les champs de savoirs scolaires sont fondamentaux pour comprendre le monde et le transformer.