L'épidémie s'étend dans les écoles.

Mis à jour le 23.11.21

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En abaissant au niveau 1 le protocole sanitaire dans les écoles d’une majorité de départements, le ministère a largement présupposé de la situation sanitaire au retour des vacances d’automne, alors que certains indicateurs étaient déjà alarmants.

Santé publique France pointait, dans son point épidémiologique du 18 novembre,  une hausse des taux d’incidence, en particulier chez les 0-9 ans,  en progression de 62% , et atteignant jusqu'à un taux de 106. Les études menées  au sein de l’Inserm mettent ainsi en évidence un fort niveau de transmission dans les écoles contribuant à la circulation virale en communauté. Dans ce contexte, le point de situation sanitaire publié le 19 novembre par le ministère est sans réelle surprise : les données, largement en hausse et à des niveaux jamais atteints depuis le début de l’année scolaire, confirment la reprise épidémique.
Le nombre de cas positifs chez les élèves dépasse la barre des 10 000 cas, avec une hausse de 203% par rapport au dernier pointage avant le départ en vacances. Il en est de même pour les cas positifs chez les personnels qui augmentent dans la même proportion. Cette progression du nombre de cas entraîne logiquement la fermeture de nombreuses classes, en particulier dans le premier degré, avec 6 000 classes fermées le 23 novembre, selon le ministère de l'éducation nationale. 

Tester pour prévenir

Pour le SNUipp-FSU, il appartient aujourd’hui au ministère de tirer les conclusions qui s’imposent en agissant dès maintenant sur la prévention de la propagation de l’épidémie et en engageant les moyens nécessaires dans les écoles et les établissements scolaires. Au-delà des consignes du protocole sanitaire, une stratégie nationale doit s’engager avec une campagne de dépistages massifs et le déploiement des 600 000 tests hebdomadaires maintes fois annoncés par le ministre mais jamais réalisés. Comme le Conseil scientifique, qui prône un dépistage hebdomadaire régulier, les modèles de l’Inserm mettent en avant que "lorsqu'on teste de manière régulière à l'école, on réduit le nombre de jours de classe perdus en moyenne par élève ainsi que le nombre de cas”.
De même, l’équipement des écoles en capteurs de CO2 et en purificateurs d’air doit aussi s’accélérer en aidant les collectivités.

Comme il l’a toujours fait depuis le début de la crise sanitaire, le SNUipp-FSU interviendra auprès du ministère de l’Éducation nationale pour exiger toutes les garanties pour les élèves et les personnels. Les connaissances sur le Covid sont désormais suffisantes pour ne pas faire des écoles et des établissements scolaires des lieux de transmission et de propagation du virus à l’ensemble de la société

Les données essentielles : 

Une forte hausse nationale du nombre de cas positifs élèves : 10 962 cas contre 3 260 le 22 octobre, soit +202,8%

Une forte hausse nationale du nombre de cas positifs personnels : 776 cas contre 257 le 22 octobre soit +201,9%

Une forte hausse du nombre de fermetures de classes : 4 048 fermetures contre 1 246 le 22 octobre, soit +224,9%

Une campagne de dépistage largement insuffisante : 307 804 tests proposés, 141 696 tests réalisés soit un taux de réalisation de 46%