Enquête stagiaires 2023 : les résultats

Mis à jour le 05.06.24

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Après 2 ans d’interruption, la FSU-SNUipp a interrogé les stagiaires sur leurs conditions de travail et de formation. Les 842 réponses dégagent une tendance lourde : la situation ne s’améliore pas. “Stressante; très difficile, fatigante” sont les mots utilisés par les premiers et premières concerné·es. La légitimation d’une nécessaire réforme bien plus ambitieuse que celle proposée actuellement par le Ministère.

Principaux enseignements

Les stagiaires estiment leur temps de travail hebdomadaire à 46H18 min en moyenne.

Un temps excessif, facteur d’épuisement, qu’il faut mettre en relation avec les plus de 50% de stagiaires qui s’estiment débordé·es.
A celà s'ajoutent des éléments organisationnels, qui au-delà de la fatigue, engendre de lourds coûts et impactent la vie des stagiaires : 4 stagiaires sur 10 soulignent qu’ils et elles rencontrent des difficultés financières durant leur année de formation.En termes de contenus, trois grands domaines étaient questionnés : analyse de pratique de stage, initiation à la recherche, pratique pédagogique et gestion de classe.

A l’exception de l’analyse de pratique avec 45% d’insatisfaction - chiffre déjà élevé et en augmentation par rapport aux enquêtes plus anciennes - les autres domaines se situent à plus de 60% : 65% pour l'initiation à la recherche, 62% sur la pratique pédagogique/gestion de classe.
Le tout étant peu soutenu par des visites, pourtant indispensables : 30% des stagiaires ont eu 1 seule ou aucune visite.

L’ensemble de ces réponses amène à un constat cinglant : près de 80% des stagiaires ne se sentent pas armé·es pour prendre une classe en responsabilité totale et près de 50% ne se projettent pas au-delà des 10 prochaines années.

Une refonte de la formation à revoir

La réforme de la formation initiale à venir aurait pu être l’occasion de répondre aux exigences d’une formation de qualité accessible aux plus grand nombre. Pourtant elle s’annonce être une formation à rebours des besoins. Les nouveaux contenus sont une occasion de mettre un peu plus les personnels sous tutelle. Et cette réforme ne renforcera pas l’attractivité du métier enseignant qui repose par ailleurs sur d’autres facteurs comme l’amélioration des conditions de travail ou de la rémunération auxquels le Ministère serait bien inspiré de répondre.