Dispositifs d’aide, redoublements… le point
Mis à jour le 09.04.24
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Un décret du 16 mars dernier modifie les textes consacrés à l'obligation pour les élèves de suivre les dispositifs d'aide et au processus de redoublement. Entre renforcement du traitement de la difficulté scolaire hors du temps collectif de classe et redoublement facilité, le Ministère s’enfonce dans ces choix idéologiques au détriment des élèves.
Des changements et des continuités
En ce qui concerne l’aide personnalisée, la principale nouveauté vient de la possibilité de faire figurer les Stages de Remises À Niveau (SRAN) dans les Plans Personnalisés de Réussite Éducatives (PPRE) dans la limite de 3 semaines par an. Par ailleurs une temporalité située à “avant la fin du second trimestre ou du premier semestre” est désormais fixée explicitement pour le dialogue avec les représentant·es de l’élève. Pour ce qui est de la prise en charge RASED ou UPE2A, les échanges avec les familles, rien n’évolue.
Pour le redoublement en élémentaire - ce dernier restant impossible en maternelle-, la principale nouveauté est qu’il ne nécessite plus l’avis de l’IEN (sauf s’il s’agit du deuxième). Par ailleurs, il ne s’agit plus d’une proposition qui est faite aux familles mais d’une décision pleine et entière avec possibilité de recours dans les 15 jours. Le dialogue préalable et la mise en place d’un PPRE pour accompagner le maintien restent d’actualité.
Des choix politiques
Ces modifications de textes ne sont pas hors contexte. Il s’agit d’une traduction administrative de choix idéologiques du Ministère dans le cadre du choc des savoirs. Pourtant Le redoublement ne répond pas aux questions de difficultés scolaires comme l’affirmait déjà le CNESCO en 2015. Quant aux prises en charge individualisées et hors la classe, elles se développent depuis 20 ans sans faire preuve d’aucune amélioration pour la réussite des élèves les plus en difficulté.
Ce sont donc des choix idéologiques faits pour servir une politique qui ne favorise pas la réussite scolaire de toutes et tous. La FSU-SNUipp continuera de mobiliser contre elle.