Direction d’école : halte aux injonctions
Mis à jour le 29.08.25
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Jeudi 28 août, les directrices et directeurs d’école ont reçu un courriel du ministère comportant une série d’injonctions sur les nouveautés de la rentrée. La FSU-SNUipp s’est immédiatement adressée à la directrice générale de l’enseignement scolaire pour dénoncer la mise sous pression des directrices et directeurs d’école à l’un des moments de l’année scolaire où leur charge de travail est déjà la plus importante.
Le courrier de la FSU-SNUipp
Madame la Directrice Générale de l’Enseignement Scolaire,
Ce jeudi 28 août, vous avez adressé un courriel aux directrices et directeurs d’école pour leur communiquer des « ressources pour les nouveautés de la rentrée ».
Or, à la lecture, ce courrier apparaît davantage comme une énumération de priorités ministérielles déclinées sous forme d’injonctions données à nos collègues directrices et directeurs, à l’un des moments de l’année scolaire où leur charge de travail est déjà la plus importante.
Vous leur demandez notamment :
- d’animer, avant le 15 septembre, « une séance de sensibilisation aux stéréotypes de genre, d’une durée de 2h »
- de prendre connaissance et de s’approprier du « vadémécum pour accompagner les équipes éducatives à la construction d’une politique du numérique au sein de chaque école et mettre en œuvre les mesures de régulation attendues »
- de « piloter » la mise en œuvre du « programme d’éducation à la vie affective et relationnelle », sans formation et alors que les contenu de ce programme, que nous avons soutenu dès les premières discussions, est particulièrement sensible dans nombre d’écoles
- de rédiger un « protocole en santé mentale » après avoir lu de très nombreuses pages de ressources
Au-delà du bien-fondé ou non des objectifs et contenu de chacune de ces priorités, que nous ne développons pas ici, nous vous alertons solennellement sur les conséquences négatives de votre envoi sur les conditions de travail des personnels des écoles.
C’est particulièrement le cas pour les directrices et directeurs d’écoles, qui se retrouvent une nouvelle fois mis·es sous pression par le ministère et isolé·es entre des demandes institutionnelles chronophages et une multitude d’urgences à gérer avec leurs collègues dans l’école.
Or, nous vous rappelons qu’un tiers des directrices·teurs d’école ne dispose pas de décharge hebdomadaire et 89 % assument la responsabilité d’une classe en plus de leur fonction de direction.
La pré-rentrée est un moment qui demande de la sérénité et du soutien pour que la rentrée se déroule bien et que l’accueil des élèves s’effectue dans les meilleures conditions.
Nous vous demandons de surseoir à toutes les échéances que vous programmez durant le mois de septembre, de respecter le cadre de travail des directeurs et directrices, qui ne sont ni formateurs·trices, ni dans la chaîne hiérarchique et de de mettre les moyens pour que la formation et l’accompagnement nécessaires pour l’ensemble des personnels des écoles.
Par ailleurs, nous renouvelons notre demande d’ouvrir sans délai un cycle de négociations sur la direction et le fonctionnement de l’école, sollicitation que nous formulons depuis des mois, sans aucune réponse de la part du ministère.