Congé Menstruel : gagner un nouveau droit

Mis à jour le 01.03.24

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Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est une journée de mobilisation pour la reconnaissance et la promotion des droits des femmes à travers le monde.
Cette année, un sujet important est au cœur de l'actualité : le congé menstruel.  Cette proposition a récemment suscité un vif débat au Sénat avant d’être refusée lors du vote.


Les règles douloureuses ou dysménorrhées peuvent, comme toute atteinte physique, avoir un impact significatif sur la qualité de vie des femmes. Elles peuvent entraîner des absences au travail ou à l'école, des limitations dans les activités quotidiennes et des difficultés à maintenir un rythme de vie normal pendant la menstruation. Sujet tabou, les règles restent encore aujourd’hui un facteur d’exclusion sociale.

On estime que jusqu'à 90 % des femmes en âge de procréer souffrent de douleurs menstruelles à un moment donné de leur vie. Parmi elles, environ 20 % à 25 % éprouvent des douleurs menstruelles sévères qui ne sont pas prises en compte alors qu’elles affectent profondément la vie personnelle et professionnelle.

Un pas crucial vers la fin d’une inégalité

Le congé menstruel est une mesure visant à accorder aux femmes le droit de prendre des congés maladies spécifiques rémunérés lors de leurs règles. Cette initiative cherche à combattre la stigmatisation des menstruations et à promouvoir une meilleure prise en charge de la santé et du bien-être des femmes dans la sphère professionnelle.
De nombreux pays et entreprises commencent à reconnaître l'importance de prendre en compte les besoins spécifiques des femmes sur leur lieu de travail.

Une réalité ailleurs ?

Le Japon est l'un des premiers pays à avoir adopté des politiques de congé menstruel dès les années 1940. L'Indonésie a passé le pas en 1948, la Corée du Sud en 2001 et Taïwan en 2013. D'autres pays comme la Chine, l'Inde et la Zambie ont également mis en place des politiques ou envisagent des propositions de congé menstruel. En Europe, l’Espagne l’a mis en place en 2023.
En France, rien n’est encore inscrit dans la loi mais les employeurs sont libres d’instaurer ce dispositif s’ils le souhaitent.
Néanmoins, les études montrent qu'au-delà de mesures légales autorisant le congé menstruel, il est essentiel de déconstruire tous les préjugés et tabous sexistes construits autour des règles. En effet, pour que les femmes s’en saisissent, il faut que celà soit socialement accepté.

Refus du Sénat Français

Dans un récent rebondissement législatif, le Sénat français a rejeté une proposition visant à introduire le congé menstruel dans le code du travail. Le groupe socialiste au Sénat a échoué à faire adopter un texte instaurant dans les entreprises un arrêt de travail pour les femmes en cas de règles douloureuses, face aux craintes de la droite et du gouvernement redoutant les "effets secondaires non désirés" de ce "congé menstruel". La proposition de loi aurait instauré un arrêt d'une durée de deux jours par mois au maximum, sans délai de carence, avec un certificat médical valable pour un an.

Un droit accessible

En Espagne, les grèves féministes massives ont permis entre autres l’obtention de ce congé menstruel. En France il est possible de gagner ce qui devrait déjà être un droit. Avec 62% d’agente dans la fonction publique, la mise en place de ce congé constituerait une avancée en matière de prise en compte de la santé des femmes au travail.

La FSU porte la mise en place d’un congé menstruel qui n’affecte pas les revenus (pas de jour de carence) et qui ne nécessite pas d’avis médical (déserts médicaux, insuffisance de la formation du corps médical…). Elle invite l’ensemble des personnels à se saisir massivement du 8 mars pour le revendiquer

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