Voyage en coulisses
Mis à jour le 30.08.24
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Entrer dans les secrets de l'illustration d'un album de littérature jeunesse
Une rencontre avec l’autrice-illustratrice Clotilde Perrin emporte des élèves strasbourgeois dans une exploration artistique partagée.
Quelques minutes avant l’arrivée de l’autrice-illustratrice, les vingt-huit CP de l’école Schoepfling de Strasbourg attendent dans un calme un peu solennel. Lorsque Clotilde Perrin passe la porte on a l’impression d’entrer dans le monde de son livre : ses bras sont chargés de fleurs, d’herbes et de brindilles cueillies dans un des parterres sauvages de la capitale du Bas-Rhin. Petit à petit, Clotilde transporte les élèves dans les coulisses de « La toute petite maison », album qu’ils connaissent bien. Emmanuelle Malaisé, l’enseignante, a également pris soin d’enrichir la bibliothèque de classe avec diverses œuvres de Clotilde Perrin. « Rencontrer l’artiste, c’est donner du vivant au livre. Un événement qui conforte l’envie de lire. De créer aussi », témoigne la maîtresse.
Une curiosité palpable dans les nombreuses interrogations. « Un livre, je l'imagine comme un objet, avec son histoire, sa taille, ses surprises, son odeur… », répond Clotilde à une question de Lara. « Au départ de ce livre, que je n’ai pas écrit, il y a ce petit carnet », explique-t-elle en leur découvrant son « brouillon » et ses tâtonnements de dessins d’ours, de lapins… Tout un art de faire résonner illustrations et textes. Elle présente alors un second carnet de dessins des plantes observées lors de ses balades. Les « waouh » retentissent à la vision de la finesse des fleurs et champignons croqués aux crayons de couleur. Elle dévoile, ensuite, un dessin original de l’album, empaqueté soigneusement dans du papier, comme un cadeau. Ainsi est abordé le chemin de conception technique d’un livre : de la recherche créative à l’impression. Et l’occasion de montrer que l’illustration est une partie artistique à part entière de la littérature jeunesse.
EFFERVESCENCE
La rencontre se transforme en atelier d’arts. Le dessin guidé du lutin au long nez, petit héros malin de l’histoire, donne à voir les étapes de réalisation du personnage. En même temps qu’ils héritent d’un dessin singulier dédicacé, les élèves sont absorbés par leurs croquis, un peu frustrés toutefois d’être circonscrits au noir et blanc. Puis, c’est distribution de terre glaise et de plantes. Chaque enfant réalise le décor d’une « toute petite maison » distribuée par l’illustratrice. « Nous allons rétrécir comme dans le livre, comme si nous aussi nous avions englouti le gâteau magique ! », explique-t-elle. « Les herbes vont devenir une forêt dans laquelle nous sommes tout petits, tout petits »*. Une façon de vivre autrement l’histoire.
Au milieu des odeurs d’écorce et de lavande, les enfants coupent, disposent, ajustent leur « maquette », puis crayonnent en observant la végétation, en s’appliquant sur les détails des feuilles, des pétales. Certains dessins sont minutieux, d’autres « explosent » sur la feuille, créant une œuvre personnelle inspirée de l’album. « Ces ateliers sont un prolongement de l’album, précise Clotilde. J’aime faire vivre comment je dessine, c’est un plaisir de création partagé ».
