Vaccination : ça va piquer !
Mis à jour le 12.09.17
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Huit nouveaux vaccins infantiles obligatoires dès janvier 2018. De quoi ranimer un débat toujours très vif sur la vaccination au pays de Pasteur.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a rendu officiel le 31 août son projet d’élargir le spectre de la vaccination obligatoire. Il s’agit
de passer dès le 1er janvier 2018 de trois à onze vaccins obligatoires. En plus de la diphtérie, du tétanos et de la poliomyélite, les enfants devront donc être immunisés contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, la bactérie Haemophilus influenzae (responsable de la méningite), le pneumocoque et le méningocoque C dont les vaccins ne sont que recommandés aujourd’hui. Ces dispositions concernent toutes les nouvelles injections programmées entre les deux et dix-huit mois du bébé soit dix injections, rappel compris sur la période, comme l’a précisé l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).
Une opinion divisée
Pour la ministre il s’agit de mettre en ordre de marche (sic !) pour protéger la population, « les 15 % d’enfants non vaccinés qui mettent en danger les autres et favorisent la réémergence d’épidémies pour lesquelles il y a des morts aujourd’hui. » Un argument difficilement contestable : le nombre de victimes très faible n’en est pas moins insupportable ainsi le décès de cette adolescente de la rougeole en juin dernier à Marseille. Jugée courageuse par de nombreux grands médecins comme René Frydman, signataires d’une pétition de soutien, cette décision risque néanmoins de soulever un vent de fronde d’ici à son application. L’opinion publique est en
effet très partagée sur cette question (50% pour et 50 % contre selon un sondage Odoxa réalisé en juillet dernier). Contempteurs des profits réalisés par l’industrie pharmaceutique, partisans des médecines alternatives et naturelles, défenseurs de la liberté individuelle... les opposants sont nombreux, divers et de tous bords politiques. Face à cette opposition, Agnès Buzyn ne souhaite pas recourir aux sanctions contre les réfractaires, passibles en théorie de six mois de 750 euros d’amende. Elle a déclaré réfléchir à une clause d’exemption pour les parents récalcitrants. En tout état de cause, le projet de loi devrait susciter un débat passionné lors de son passage à l’Assemblée.