Une obligatoire liberté de concevoir
Mis à jour le 03.09.18
min de lecture
Le concept de liberté pédagogique est essentiel pour que toute la professionnalité enseignante puisse s’exercer
Si la nation fixe le cadre et les objectifs de son école par l’intermédiaire des programmes, notamment, il revient à chaque enseignant d’en concevoir les modalités pratiques et concrètes pour rendre effectives leurs mises en œuvre auprès des élèves. Chaque année, le sable est encore chaud quand les maîtresses et les maîtres d’école commencent à y réfléchir. Un travail invisible « hors la classe », réalisé le soir, le week-end, pendant les vacances, seul ou à plusieurs. Cette création pédagogique et didactique nécessaire pour conduire les élèves sur le chemin des apprentissages recouvre l’essentiel de cette notion de liberté pédagogique qui ne peut être entendue au sens libéral d’une sorte de « chacun pour soi, comme il veut ».
Praticiens-théoriciens
« Ces praticiens-théoriciens de leur action pour l’améliorer », selon les termes de Michel Fabre, professeur en philosophie de l’éducation déploient ainsi toute leur énergie, pendant la classe afin de modéliser, expliciter, clarifier. Un geste professionnel qui ne pourra jamais se satisfaire de circulaires ou de guides ministériels sur le modèle de notices de montage de meubles même « neuro-éclairées ». Concevoir, élaborer, chercher à s’adapter aux élèves c’est aussi oser prendre des risques. La construction d’une telle identité professionnelle devrait s’appuyer sur des collectifs de travail reconnus et accompagnés par l’institution. Soutenue par une véritable formation-action au plus près des besoins de la classe elle donnerait ainsi aux professeurs des écoles un véritable statut de spécialiste de l’enseignement.