Une bouffée d'oxygène

Mis à jour le 29.11.24

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Nathalie Bourgeois est parti en congé formation pour mieux revenir en classe

Après 30 ans d’exercice, Nathalie Bourgeois est partie en congé de formation professionnelle pour mieux revenir en classe.

« Moi, qui n’étais titulaire que d’un BTS et n’avais jamais mis les pieds à la fac, me voici partie pour Paris et prête à jongler entre des cours théoriques sur l’histoire du théâtre, sa sociologie, des cours de scénographie et des stages pratiques sans compter les devoirs à rendre, les partiels et maintenant un mémoire à soutenir ! ». Après trente ans d’enseignement dans des petites écoles rurales de l’Yonne, Nathalie Bourgeois, enseignante en CP-CE1-CE2 et comédienne de théâtre amateur depuis l’adolescence, fait le choix de se lancer dans une nouvelle aventure : obtenir une licence professionnelle d’encadrement d’ateliers de pratiques théâtrales à l’université Sorbonne-Nouvelle à Paris.

C’est à l’occasion d’une discussion avec une camarade PE de sa troupe qu’elle apprend la possibilité de demander un congé de formation professionnelle de ce type et, contre toute attente, sa demande est acceptée pour l’année suivante. Motivée par l’envie de se nourrir de théâtre, de se former à de nouvelles pratiques mais aussi de lever un peu le pied, la voilà partie à l’assaut de ce diplôme universitaire. « Si les deux premiers objectifs sont atteints, le troisième est raté. J’ai eu une année très intense, se rappelle-t-elle en souriant, le rythme était soutenu et c’était très prenant intellectuellement. Tant qu’à y être, j’avais envie de bien faire ». Il a aussi fallu s’organiser pour les allers-retours à Paris, se loger sur place, troquer le vélo contre le métro. « Une fois la surprise de mon choix passée, mon entourage m’a soutenue, et heureusement, sinon je n’aurais pas pu ».

DYNAMISER SA CARRIÈRE

Prendre un congé formation, c’est accepter de ne toucher que 80% de son salaire dans le cas de Nathalie, mais le jeu en vaut bien la chandelle. « Je suis enseignante depuis de nombreuses années. J’aime toujours autant mon métier, le contact avec les enfants, travailler sur des projets avec d’autres écoles pour sortir de notre isolement ou tout simplement amener les élèves à la découverte de la lecture », raconte-t-elle. Si l’amour du métier est toujours chevillé au corps, elle voit aussi qu’il se complexifie, que la relation avec les élèves ou les parents peut être différente et elle reconnaît une certaine usure du métier. Alors, ce congé, elle l’a vécu comme une bulle d’air nécessaire pour mieux rebondir.

À l’origine, Nathalie n’a pas fait cette formation pour changer ses pratiques professionnelles, elle en revient néanmoins avec plein de nouvelles idées et d’ateliers à mettre en place avec ses élèves. Surtout, elle se sent redynamisée et a vu arriver les vacances d’octobre moins fatiguée que d’habitude. « Je me demandais comment allait se passer le retour en classe et en fin de compte, cela s’est fait très facilement. Garder mon poste dans mon école m’a aussi aidé ». Nathalie a de l’énergie à revendre et tant mieux car il lui reste encore à finaliser et soutenir son mémoire dans les semaines à venir. Elle retient surtout de cette formation l’enrichissement intellectuel et culturel que cela lui a apporté. « Il faudrait que tout le monde sache que ces congés existent. Cela devrait presque être obligatoire tous les dix ans, conclue-t-elle. C’est un merveilleux moyen de lutter contre l’usure du métier ».

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