Trois typologies d’école à rénover
Mis à jour le 29.11.24
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Interview d'Angélique Liard sur la rénovation des écoles
ANGÉLIQUE LIARD, chargée de mission au Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE) de la Drôme.
LES ÉCOLES SONT-ELLES ASSEZ ADAPTÉES AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?
La plupart des écoles, vieillissantes, n’ont pas été conçues en tenant compte du confort d’été. Le contrôle des apports solaires et la gestion de la qualité de l’air sont souvent peu ou mal traités. Il existe trois typologies d’école à rénover. Celles construites avant les années 70 ne sont pas du tout isolées mais ont l’avantage d’avoir de l’inertie et des classes traversantes pour la ventilation. Les écoles construites après les années 70 sont un peu plus isolées mais ont beaucoup moins d’inertie. Leur forme et les matériaux utilisés sont désastreux pour le confort d’été. Mais les écoles construites à partir des années 90 sont aussi très problématiques avec l’apparition des verrières en toiture. Enfin, les cours d’école souvent imperméables, en enrobé avec peu de végétation, ajoutent des îlots de chaleur.
EN QUOI LES COLLECTIVITÉS PEUVENT-ELLES SOUTENIR LA RÉNOVATION ?
La question énergétique et la dimension économique s’ajoutent à la problématique du confort d’été. Les collectivités peuvent être tentées d’apporter des réponses rapides, comme l’installation d’une climatisation qui, loin d’être la solution, participe au réchauffement climatique. L’État les incite à rénover mais aucune réglementation ne les y oblige. Pour l’instant, des aides existent et peuvent atteindre jusqu’à 80% du coût du projet. Nous évaluons avec les communes les solutions qui seront les plus pertinentes à moyen et long termes, en tenant compte des aspects urbains, architecturaux, fonctionnels, paysagers et économiques. Parfois, il vaut mieux construire une nouvelle école, parfois des solutions efficaces peuvent être envisagées sans nécessiter de lourds travaux. Les abords de l’école sont systématiquement intégrés, tout comme les questions de sécurité et de mobilité dans une perspective de transition écologique.
COMMENT FAIRE POUR QUE LES PE SOIENT PARTIE PRENANTE ?
Nous posons dès le pré-programme la nécessité de travailler avec les usagers. Questionner le projet pédagogique est primordial car chaque école a ses spécificités. En tant que maîtrise d’usage, les enseignants font partie du projet de réhabilitation parce qu’ils connaissent le bâtiment. Ils peuvent solliciter les élus en cas de problème. Ainsi, en juin 2019, plusieurs écoles de la Drôme ont dû fermer lors de la canicule. En parallèle, responsabiliser l’usager fait aujourd’hui partie intégrante du projet. Sans les bons gestes, le bâtiment ne peut pas fonctionner. Pour le confort d’été, par exemple, une ventilation matin et soir ou nocturne peut s’envisager. Et pourquoi ne pas repenser les apprentissages en fonction des saisons ? C’est le cas des classes extérieures dans les mois les plus chauds.