Retraites : déficit maîtrisable
Mis à jour le 02.10.22
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Itv de Michaël Zemmour, maître de conférences en économie
MICHAËL ZEMMOUR est maître de conférences en économie à l'Université Paris 1
«Le diagnostic est très clair : s’il n’y a pas de nouvelle réforme des retraites, les dépenses doivent être stabilisées et s’il n’y a pas de nouveaux moyens investis dans le système, les pensions en général et dans la fonction publique en particulier sont appelées à baisser assez sensiblement. Les leçons du rapport du COR sont qu’il faudrait débattre du niveau des pensions dans 10 ou 20 ans, plutôt que de s’inquiéter de l’équilibre du système. Les besoins de financement, si l’on ne fait pas de réforme, ne sont pas très importants. S’il s’agit simplement de résorber le déficit, les ordres de grandeur affichés par le COR sont tout à fait maîtrisables par une très légère augmentation de cotisations d’ici à 2027, qui suffirait à remettre le système en équilibre, sans dégrader forcément le pouvoir d’achat, sans même empêcher les hausses de salaire. Des augmentations de cotisation de l’ordre de 0,15 point par an, ce qui est beaucoup moins que ce qu’ont connu les fonctionnaires entre 2010 et 2018. Les motivations du gouvernement ne proviennent pas tellement d’un diagnostic de l’état des retraites mais avant tout de deux volontés. D’une part, celle de réformer le marché du travail en augmentant la main d’œuvre et d’autre part celle de contrebalancer les importantes baisses d’impôts qui concernent en particulier les grandes entreprises, celles de l’année 2020 mais aussi celles prévues pour 2023 et 2024, par une baisse des dépenses publiques, en choisissant les pensions de retraite.»