Première rentrée à l’écol’ogie
Mis à jour le 29.11.24
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L’école maternelle de Montmidi, un modèle de construction bioclimatique.
« Avoir pu participer à ce projet et travailler dans une école de cette qualité environnementale… ça n’arrive jamais dans une carrière ! ». À l’instar de la directrice Frédérique Delage, l’équipe de la maternelle de Montmidi à Poitiers (Vienne) mesure « la chance » d’avoir emménagé à la rentrée dans des locaux qui cochent toutes les cases d’un bâti scolaire adapté à la crise climatique. Située dans le quartier résidentiel de Montgorges en plein essor démographique et à la mixité sociale croissante, l’école originelle est trop exiguë pour faire face à l’afflux d’élèves.
La ville de Poitiers engage alors le chantier exemplaire d’une école bioclimatique aux « performances environnementales et énergétiques très élevées ». Avec comme priorité l’isolation du bâtiment pour réduire la consommation d’énergie l’hiver et préserver le confort thermique l’été. « C’est la combinaison innovante de matériaux locaux et bio-sourcés qui y contribue » détaille Géraldine Bonneau, coordinatrice des travaux à la ville de Poitiers, « avec la toiture 100% végétalisée composée d’un substrat de coquillages, marc de café, fibres de bois et briques concassées, les murs de briques en terre crue régulant la température et les parois bois et pailles des façades exposées au rayonnement solaire ».
Une formule gagnante pour Catherine Alberteau, adjointe, qui « ressent la fraîcheur des classes lors de l’emménagement estival ». Qualité sanitaire de l’air assurée par une ventilation couplée à des fenêtres hautes en retrait de la façade, production positive d’énergie et réduction des émissions de CO2 grâce à l'association d’une chaudière biomasse et de panneaux photovoltaïques sont d’autres atouts de la construction.
BIEN-ÊTRE DES ÉLÈVES
Conçue comme un lieu de vie dont les multiples espaces bénéficient de larges ouvertures lumineuses vers la cour, l’école est desservie par une voie de « liaison douce » favorisant les déplacements pédestres et cyclistes. Et elle est bordée d’un espace vert qui fait écho au jardin pédagogique alimenté par les eaux de pluie et à une cour de récréation dotée d’une « jungle pédagogique » d’arbres et arbustes, de surfaces herbeuses et cintrée de rondins accueillant flore muricole, insectes et oiseaux. « C’est d’ailleurs très agréable de voir comment se prolonge la journée de classe des enfants dans le parc », note Catherine.
Cerise sur le gâteau, l’équipe pédagogique, sensible aux enjeux écologiques et qui pratique déjà l’école dehors, a été associée à la conception de son lieu de travail. Frédérique a même bénéficié de huit jours de décharge supplémentaires pour « participer aux réunions de chantier ». Et si l'adaptation à des locaux étendus ne va pas de soi dans la gestion des déplacements ou la communication interne, personnels et parents d’élèves « enthousiastes » apprécient la qualité d’une réalisation architecturale dont Géraldine Bonneau rappelle qu’elle est d’abord destinée au « bien-être des élèves ». Pari réussi si l’on en juge les sourires des enfants qui, d’après Catherine, « ont appris à prendre des risques mesurés » dans une cour où les maîtresses notent « l’absence de conflits ».