Pour une autre école
Mis à jour le 16.04.22
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...large consultation du SNUipp-FSU des PE et AESH !
La profession est porteuse de valeurs et d’un fort engagement vis-à-vis des élèves malgré le manque de moyens et les politiques éducatives menées lors du dernier quinquennat. PE et AESH s’expriment massivement au travers de deux consultations du SNUipp-FSU. En miroir, un sondage auprès du grand public confirme de larges attentes vis-à-vis de l’école.
L’affirmation d’un engagement sans faille en faveur d’une école égalitaire et émancipatrice et une condamnation sans appel de la politique éducative mise en œuvre depuis 2017. A travers deux enquêtes initiées par le SNUipp-FSU à la veille de l’élection présidentielle 2022, les enseignant∙es et les accompagnant∙es d’élèves en situation de handicap (AESH) confirment à la fois leur attachement aux valeurs de l’école républicaine et leur insatisfaction face aux conditions d’exercice de leurs métiers.
C’est d’abord le constat accablant d’une école en souffrance qui se dégage des réponses formulées par les 24 867 PE de maternelle et d’élémentaire interrogés par le SNUipp-FSU, avec l’institut Harris Interactive, de janvier à mars derniers. Une école dont l’image leur apparaît fortement dégradée et dont ils et elles éprouvent au quotidien les dysfonctionnements. Classes surchargées, déficit de professeurs, charges administratives croissantes, mauvaise approche de l’inclusion par l’institution scolaire… les PE dénoncent clairement les dérives d’un système éducatif qui parvient de moins en moins à résorber les inégalités entre les élèves. Près de trois enseignantes et enseignants sur quatre déclarent ne pas être satisfaits de leur situation professionnelle actuelle, 94 % d’entre eux pointant sans détour le ministère de l’Éducation nationale (EN) comme étant responsable de cette insatisfaction. Et 81 % ont le sentiment que leur métier a une mauvaise image. Ce regard sévère n’est toutefois pas entièrement partagé par l’ensemble de la population française selon un sondage mené en ligne du 3 au 7 mars 2022 par Harris Interactive à la demande du SNUipp-FSU. En effet, 56 % des Français affirment avoir une bonne image du métier d’enseignant. Près de la moitié estime que les écoles maternelles et élémentaires n’ont pas significativement évolué depuis cinq ans et un tiers juge qu’elles se sont plutôt dégradées sous le ministère Blanquer.
LARGE ADHÉSION AUX PROPOSITIONS DU SNUIPP-FSU
Par ailleurs, 81 % des PE affirment que tous les élèves sont capables de réussir. Elles et ils se disent très attachés à la relation entretenue avec eux et portent un regard positif sur le sens de leur métier. Les enseignantes et enseignants interrogés rejettent ainsi fortement les réformes conduites au cours du quinquennat et se montrent en phase avec plusieurs propositions avancées par le SNUipp-FSU. Quasi unanimement, ils et elles demandent la baisse des effectifs dans les classes pour améliorer les conditions d’apprentissage. Les PE revendiquent également une revalorisation de tous les salaires et un aménagement des fins de carrière. Des directrices et directeurs d’école dotés de pouvoirs hiérarchiques sont, en outre, jugés négativement par 85 %. Enfin, les PE soutiennent très majoritairement l’idée d’une réduction de leur temps de travail sans abaisser celui des élèves via des créations de postes. Pour faire aboutir de telles revendications, 90 % des PE affirment croire davantage à l’action collective qu’individuelle, alors que les trois quarts d’entre eux déclarent expressément accorder leur confiance aux syndicats, tout en manifestant une extrême défiance à l’égard du pouvoir politique en général et spécifiquement vis-à-vis du ministère de l’EN.
LES AESH RÉCLAMENT PLUS DE MOYENS ET DAVANTAGE DE CONSIDÉRATION
La première enquête de terrain réalisée par le SNUipp-FSU auprès de 2 213 AESH confirme la plupart des opinions exprimées par les PE. Très majoritairement (87 %), les AESH se sentent mal considérés par l’institution et déplorent une mauvaise prise en compte de l’inclusion. Pour 82 % des AESH, ce sont leurs relations avec le ministère de l’EN qui expliquent leur sentiment d’insatisfaction. Comme les PE, ces personnels réclament davantage de moyens pour exercer une mission qui jouit d’une bonne image dans l’opinion publique. Ils dénoncent en particulier une formation insuffisante et des effectifs trop faibles par rapport au nombre d’élèves à accompagner. Fort de ces résultats, le SNUipp-FSU a décidé d’interpeller les candidat∙es à l’élection présidentielle afin qu’ils et elles s’expriment sur les principaux enseignements confortant le projet d’école défendu par le syndicat : baisse des effectifs, hausse des salaires, abrogation de la loi de transformation de la fonction publique, amélioration de l’inclusion scolaire et direction d’école sans hiérarchie.