Plus de maîtres et CP à 12
Mis à jour le 15.09.17
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À l’école Les Hautes Saules de Blois, située en REP+, des conditions particulières ont permis au PDM d’être maintenu avec le dispositif CP à 12. L’école fait partie des 14 % de celles où par manque de locaux, les CP seront regroupés en une seule classe avec deux enseignants. Une année scolaire qui commence avec beaucoup d’inconnues.
Une rentrée pleine d'inconnues
Partout des cartons de matériel ouverts et des cahiers de toutes les couleurs à étiqueter… c’est la rentrée des enseignants à l’école Les Hautes Saules de Blois ce vendredi. L’école de huit classes auxquelles s’ajoute un dispositif UPE2A, qui accueille les élèves allophones dans un quartier à grande mixité sociale, se met en ordre de marche pour les 161 élèves qui déferleront lundi dans cet îlot ombragé et accueillant. C’est l’effervescence pour les enseignants qui se retrouvent et se concertent pour organiser au mieux leur année scolaire. Car du changement il y en a cette année. « L’un des bâtiments a été fermé pour désamiantage. Les trois classes et le périscolaire ont dû être rapatriés dans les deux autres bâtiments », explique Guillaume Soulac, le directeur qui enseignera à mi temps en CP. C’est la crise du logement et adieu donc les salles d’arts plastiques, la BCD, la salle d’ELCO ou la salle informatique. Située en REP+, l’école va aussi mettre en place le dispositif CP à 12 avec une seule création de poste, mais faute de locaux,dans une configuration un peu particulière : deux enseignants dans une salle avec 29 CP et une classe de CP / CE1 à 15. Du même coup, le
poste Plus de maîtres a été maintenu. Ce qui réjouit les dix enseignants dont Corinne Berraute, « la maîtresse supplémentaire ». « Le poste a été ouvert seulement l’an dernier, très soutenu par l’ien de circonscription. J’enseignais déjà dans l’école et la mission m’a intéressée. Il n’y a pas eu de bilan mais nous avons constaté une amélioration dans le comportement des élèves en classe, de l’entraide, plus d’autonomie ». Elle suit les journées de formation proposées aux PDM en REP+, se documente et un très important travail collectif se met en place avec l’ensemble de ses collègues. « Je suis revenue de formation avec des outils et des pistes de réflexion. Je suis un vecteur de la recherche dans l’école » poursuit-elle. Toutes les formes sont explorées : ateliers de lecture en petits groupes avec les CP et les CE1, décloisonnements en maths ou en productions écrites mais aussi en lecture avec les CE1 et CE2 ou les CM, travail sur l’oral et compréhension avec les CM, travail en binôme, cointervention ou co-enseignement.
Un travail d'équipe
Avec le dispositif CP à 12, tout se redessine et spécialement avec les CP. « Travailler avec le PDM, une vraie enseignante, c’était un partage de ressources et de méthodes qui a favorisé beaucoup d’interactions entre les élèves. », confirme Christelle Beaugé, enseignante en CP depuis dix ans. Elle poursuit : « J’ai déjà eu un CP renforcé à 15. Les élèves pouvaient tous parler. Dans la classe à 29 avec 2 enseignants, on va continuer à travailler en petits groupes avec la PDM. On a décidé de changer de méthode de lecture et on s’est déjà mis d’accord sur les outils ». Pour l’instant la mission n’est pas complètement définie mais Corinne a déjà envisagé la suite. « Tout en gardant une matinée pour les CM, j’accompagnerai essentiellement le cycle 2. Les mathématiques étant un point faible de nos élèves, nous pourrons faire beaucoup de manipulations en CP, travailler plus longuement la maîtrise du nombre en s’inspirant des travaux de Stella Baruk. Mais aussi travailler l’oral avec Auditor/ Auditrix ou la lecture avec la Cigale ».
À deux ou trois enseignants dans une même classe, on ne peut plus dire « c’est ma classe ».
Emilie Roger qui assure en CP le complément de mi-temps du directeur ajoute « C’est une nouvelle organisation qui va demander beaucoup de concertation mais nous permettre aussi de faire évoluer nos pédagogies ». Guillaume, le directeur qui revient d’une réunion à l’inspection conclut « Les deux dispositifs vont nous offrir une grande souplesse dans le travail d’équipe, avec des décloisonnements et des échanges de service entre niveaux de classe. Pour l’instant aucune orientation n’a été donnée ni sur l’organisation, la pédagogie ou les méthodes. Des pistes seront proposées lors des formations pour faire évoluer les pratiques ». Il rapporte aussi une mauvaise nouvelle qui consterne toute l’équipe. Le contrat de Ruth, l’EVS, ne sera pas renouvelé début novembre.