Pas de pression sur le résultat

Mis à jour le 27.06.24

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ITV de Jean Moissonnier sur l'enseignement de la musique

JEAN MOISSONNIER est chargé de mission coordination du pôle d’excellence musique/voix du collège Lezay Marnésia à Strasbourg 1.

FSC 498 Jean Moissonnier  

1.QUELS SONT LES FREINS À L’ENSEIGNEMENT DE LA MUSIQUE ?

La musique nécessite de la technicité, une certaine aisance, même pour le chant, principal support développé dans les programmes. Très vite, les enseignants peuvent se sentir en difficulté. Souvent la voix de l’adulte, même celle des femmes, est plus grave que celle des enfants. Les PE peuvent chanter avec aisance mais si la tonalité s’avère non adaptée à celle des élèves, il faut très vite y remédier. Ce qui n’est pas simple et nécessite d’avoir un minimum de connaissances ; or, c’est loin d’être le cas. Les PE devraient pouvoir bénéficier d’une formation à la technique vocale. Du côté des élèves, beaucoup sont intimidés et n’osent pas chanter. Cette activité implique de se livrer aux regards des autres et cela peut-être émotionnellement difficile, notamment pour les enfants dont le chant ne fait pas partie de la culture familiale. S’agissant du travail d’écoute, tel que préconisé dans les textes, il faut un minimum de matériel et de bonne qualité, que les écoles ne possèdent pas forcément. Quant à la pratique instrumentale, il faut avoir non seulement le matériel mais aussi des procédures et dans l’immense majorité, les PE n’y sont pas formés.

2.COMMENT SURMONTER LES DIFFICULTÉS ?

Surtout ne pas se mettre une pression sur le résultat à obtenir. Oser se lancer, commencer par de petites choses, avec l’aide de différents outils comme des répertoires de chants accompagnés de supports audios et conseils techniques. Faire des jeux rythmiques comme des percussions corporelles, travailler sur la pulsation et y poser un texte. On peut aussi scander les paroles d’une chanson, à différentes hauteurs - aiguë, grave - à différentes intensités - fort, doux -, cela évite l’écueil de chanter faux. J’invite aussi les enseignants à ne pas rester seuls, à préparer ensemble et co-enseigner, c’est alors plus facile de rebondir dans un échange qui repose essentiellement sur l’oral. Ne pas hésiter à adapter sa progression, prendre le temps d’apprendre, s’autoriser à tâtonner. On peut aussi solliciter des personnes ressources quand elles existent comme les conseillers pédagogiques musique qui peuvent apporter conseils techniques, encouragement, outils et aider à monter des projets ou encore obtenir des subventions.

3.QU’APPORTE LA COLLABORATION D’UN INTERVENANT MUSICIEN ?

 Qu’il s’agisse d’artistes professionnels ou d’intervenants musique diplômés, tous apportent une plus-value technique et permettent aux élèves de côtoyer le spectacle vivant : un pas de côté pour produire des œuvres qu’on ne rencontre pas dans le quotidien de l’école ou de la maison. Ces personnes sont aussi en mesure de relier l’activité musicale à d’autres activités culturelles, apportent un regard, un univers et font des ponts entre les genres musicaux. C’est une ouverture culturelle et humaine et à chaque rencontre, ce sont de fortes émotions pour la classe. Le partage, au travers de la musique, se retrouve incarné.

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