"Olympisme, une histoire du monde"
Mis à jour le 24.05.24
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Itv de Stéphane Mourlane, historien.
Stéphane Mourlane est historien à l’université d’Aix-Marseille et co-commissaire de l’exposition « Olympisme, une histoire du monde » - Musée National de l'histoire de l'immigration, Porte Dorée à Paris, jusqu'au 8 septembre 2024
Que faut-il retenir de cette saga de l'olympisme moderne ?
Les 130 années depuis la renaissance des Jeux olympiques en 1896 sont marquées par des émotions sportives, des performances, parfois des exploits mais c’est aussi une « autre » histoire du monde. L’histoire des JO est traversée par les grands enjeux politiques, géopolitiques, sociaux de chaque époque. L’exposition suit donc les grandes scansions de l’histoire mondiale avec un découpage en cinq périodes, en faisant dialoguer histoire sportive et histoire internationale.
Quelles valeurs transmettre aux enfants du XXIe siècle ?
Il y a d’abord l’engagement pour la performance mais au-delà pour différentes causes : luttes contre les discriminations, émancipation des femmes comme des minorités. Les JO offrent une formidable tribune aux mouvements d’aspiration aux libertés individuelles et collectives. Les valeurs de l’olympisme souvent ébranlées peuvent susciter la réflexion sur bien des thèmes liés à la citoyenneté. Pour les scolaires, une exposition itinérante « Histoire, sport et citoyenneté », associe à chaque olympiade une valeur incarnée par une
figure sportive.
Quelles leçons peut-on tirer des destins individuels ?
Les quatre médailles d’or de l’Africain-Américain Jessie Owens à Munich en 1936, sous les yeux d’Hitler, invalidaient les théories nazies de supériorité aryenne. À Mexico en 1968, les poings levés, en soutien aux mouvements des droits civiques aux USA de Tommie Smith et John Carlos, incarnent la résistance mais aussi la résilience. Bannis de toute compétition sportive, ils seront réhabilités par Barak Obama et érigés depuis en véritables héros. Les champions font figure de modèles, de références. Leurs exploits sportifs suscitent l’admiration mais leur permettent aussi d’incarner au-delà du sport d’autres types d’engagement.
