MAYOTTE : CONTRE VENT ET MARÉES

Mis à jour le 28.11.25

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Malgré des conditions difficiles à Mayotte, Djamila Mikikadi est passionnée par son métier.

« Ce n’était pas dans mes intentions de devenir enseignante », affirme Djamila Mikidadi, PE à Mayotte dans une école de la commune de Koungou au nord de l’île. Après avoir suivi son cursus scolaire sur l’archipel et obtenu une licence de sciences économiques et sociales dans l’Hexagone en 2002, Djamila recherche un emploi dans l’administration mais aucune perspective ne se dégage. Elle tente l’aventure de l’enseignement et signe un contrat d’un an. « J’étais remplaçante dans la circonscription de Mamoudzou, se souvient Djamila. J’ai rencontré beaucoup d’enseignants investis qui menaient de nombreux projets qui faisaient sens pour les élèves ».

Immédiatement le courant passe avec les enfants et les équipes enseignantes. Pour cette jeune Mahoraise, c’est une révélation : « au bout d’un mois, je suis revenue dire à mes parents : enseigner est mon métier ». C’est décidé, elle veut apporter sa pierre à l’édifice pour donner la possibilité aux élèves de l’île d’acquérir des savoirs et savoir-faire. Encouragée par les conseillers et conseillères pédagogiques qui l’ont accompagnée et soutenue tout au long de cette première année, elle réussit le concours de professeur des écoles.

S’ADAPTER

Après trois années à enseigner à Mamoudzou, Djamila fait le choix d’aller exercer dans la commune de Koungou, une des circonscriptions où les conditions d’exercice du métier sont les plus difficiles. « Beaucoup de personnes sont en situation de grande pauvreté avec beaucoup d’élèves primo-arrivants. Dans l’école Koungou-plateau où j’ai longtemps enseigné, il y avait aussi des problèmes sanitaires, un système électrique défaillant… mais l’équipe est restée stable et motivée ».

S’adapter, bricoler, faire avec les moyens du bord relève du quotidien. À cela s’ajoute un fonctionnement en rotation où les équipes enseignantes et les élèves se partagent les locaux. « Avant le cyclone Chido, l’école fonctionnait en deux rotations : dans les mêmes locaux, un groupe d’élèves et de PE avait classe de 7h à 12h et un second de 12h15 à 17h15. Les rotations sont devenues la règle à Mayotte tant le manque de locaux est criant pour pouvoir scolariser tous les élèves, relève Djamila. Nous partageons le mobilier et les murs pour les affichages didactiques et artistiques. Il nous faut aussi chaque jour installer et ranger tout le matériel afin de laisser la classe vierge pour le groupe d’élèves suivant ».

PERSÉVÉRER

Depuis le passage du cyclone, la situation s’est encore complexifiée puisque désormais trois écoles se partagent les mêmes locaux à l’école Koungou-Maraîcher. Tous les élèves du cycle 2 fonctionnent en deux rotations et ont classe le matin ou l’après-midi. En revanche, les élèves du cycle 3 n’ont que trois heures d’enseignement par jour faute de place : de 7h à 10h, de 10h15 à 13h15 et de 13h30 à 16h30.

« Il y a de nombreuses allées et venues dans l’école. Cela occasionne beaucoup de bruit qui rendent les conditions d’apprentissage difficiles mais surtout beaucoup d’enfants n’ont pas leurs 24 heures d’enseignement par semaine, ce qui est vraiment dramatique. » Une situation qui n’est pas près de se résoudre malgré le plan Mayotte mais qui ne décourage pas cette enseignante qui a à cœur de faire réussir ses élèves.

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