Mais Zil est seul

Mis à jour le 28.01.20

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François Pasquel est remplaçant dans l'Indre.

Remplacer dans la campagne berrichonne, c’est souvent aligner les kilomètres pour enseigner au pied levé dans des écoles de 1 à 3 classes.

« Dans la campagne, quand le remplaçant arrive, il est reçu comme le messie car sinon la collègue se retrouve avec deux classes à gérer. Parfois, c’est le maire qui nous attend avec les élèves et les clés de l’école ». Voilà plus de vingt ans que François Fasquel est arrivé dans l’Indre et presque autant qu’il est ZIL, remplaçant en « zone d’intervention localisée ». Enfin, tout est relatif, « Il m’est arrivé d’être envoyé à 110 km de chez moi ». Il admet que ce poste oblige à s’adapter tout le temps mais lui apprécie cette variété des écoles, des élèves, des collègues. « Je ne sais pas où on va m’envoyer, où je mangerai, à quelle heure je rentrerai. » Parfois il arrive le jour de piscine ou en pleine journée omnisports avec pique-nique à prévoir sans qu’on ne l’ait prévenu. « En maternelle, le premier jour, on ne sait pas qui mange à la cantine, qui repart en bus, heureusement il y a l’Atsem ». D’autres fois il a des remplacements longs, comme ce congé de maternité jusqu’en décembre dans le CE1 de l’école d’Orsennes, au sud du département mais le 6 janvier, changement. Le voici sur trois écoles en décharge de
direction, à 10 et 25 km de chez lui. Aline et Annabel, ses deux collègues, l’ont apprécié : « Il est top, avec un super rapport avec les élèves. Ça bosse, mais avec un climat très serein. » Lui se donne pour priorité de travailler dans la continuité de l’enseignante ou
l’enseignant en charge de la classe. « Je regarde le cahier-journal, les cahiers des élèves et avec mon expérience je vois où ils en sont et on poursuit ».

François Fasquel

Plus de 600 élèves

Dans ce département rural, les postes de remplacement n’ont pas encore été trop ponctionnés mais la carte scolaire 2020 n’est pas encore connue. « Et on peut être rattaché à une zone et être nommé ailleurs », avec des kilomètres à la clé et des postes en spécialisé, élémentaire ou maternelle. Sa carrure de quinquagénaire chevelu peut impressionner les plus jeunes au départ : « Souvent ils n’ont eu que des
maîtresses », sourit-il. Une comptine, une histoire et très vite la glace est rompue. «Sur une année je peux avoir plus de 600 élèves différents. Parfois, lors d’une rencontre inter-écoles, des gamins me disent : ’Ah mais je te connais !’ » Lui répond, goguenard, « Oui je suis le père Noël mais chuuut ». Annabel le connaît depuis plus de
dix ans : « Il est fait pour ça, le remplacement, il s’adapte très facilement à l’équipe, aux enfants ». Elle trouve très sain ce renouveau dans l’équipe : « Il n’hésite pas à dire les choses comme il le pense. Ça fait du bien ! » Cela n’aide pas toujours l’ancien
instituteur dans son avancement. « Comme remplaçant, on n’est pas toujours bien considéré », commente-t-il. « Des parents ne comprennent pas que l’on est des
titulaires comme les autres. Ils demandent : mais quand est-ce qu’on va vous donner un vrai poste à la fin ? ».

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