Libres de positiver

Mis à jour le 23.11.22

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Reportage à Vence, où la liberté pédagogique préserve les spécifiques du cycle 1

L’équipe de la maternelle Signadour à Vence (Alpes-Maritimes) use de la liberté pédagogique pour préserver évaluation et enseignements spécifiques au cycle 1.

Dans la MS/GS de Claudine Llado, directrice de l’école maternelle de Signadour à Vence (Alpes-Maritimes), la bienveillance n’est pas un vain mot. Lors de la restitution collective d’un album, l’enseignante adresse félicitations et renforcements positifs, « tu peux être fier de toi », « tu as raison d’être heureux de te rappeler », qui motivent la participation. Quand Loïc lit « une grenouille » au lieu de
« la », Claudine rebondit sur l’approximation : « Tu as raison, cela aurait pu être « une », que faudrait-il ? ». Dans l’activité proposant d’associer le nom des animaux à leur image, Claudine engage le dialogue pour aider chaque élève à comprendre ce qu’il sait réaliser. Comparant deux étiquettes, Léo déduit que le mot choisi « n’est pas le bon ». Théo sait dire qu’il doit trouver « le » pour écrire « le cochon », ce qui ne va pas de soi pour Lahna qui confie « les petits mots, c’est difficile », tandis que Nour affirme « j’ai trouvé
« plume » ». À la question « qu’est-ce que tu as su faire ? », Adrien certifie : « j’ai posé les noms sous les dessins. Je sais que ça c’est
« la pie » ». Et Loïc de conclure : « on apprend à trouver les mots ». « Oui, vous les lisez », conclut Claudine réjouie.

Maintenir des pratiques spécifiques

La mise en œuvre quotidienne de l’évaluation positive est partagée par l’équipe, attachée à l’exercice de sa liberté pédagogique. Selon Joëlle Sou, enseignante de PS/MS, elle consiste à « s’adapter aux élèves, à leur rythme et à ne conserver une trace de leurs acquisitions que quand on les sent prêts. » L’équipe a travaillé à la réalisation collective d’un cahier de réussites transmis aux familles qui, précise Claudine, consigne « les traces des réalisations réussies des élèves sur des vignettes illustratives ». Le statut de l’erreur dans le processus d’apprentissage est un autre composant de la culture commune de l’école. Joëlle insiste sur la nécessité de dédramatiser les ratés : « Je fais exprès de me tromper et ne cesse de leur répéter que ce n’est pas grave ». Et cela, afin de cultiver « l’envie d’apprendre » car pour Nathalie Vernin, dont la moitié des élèves a moins de trois ans, « l’objectif principal est de donner envie aux enfants de venir à l’école et d’y être heureux ». Comme ailleurs, le contenu des animations pédagogiques a été réorienté en fonction des évaluations CP pour faire travailler les compétences liées aux items non réussis. Sans que l’équipe de Signadour ne ressente d’incitations aussi marquées qu’en CP à modifier ses pratiques, elle tient à ne pas anticiper une maîtrise de la calligraphie que n’exige pas le programme du cycle 1 ou, pour Claudine, une entrée « trop technique de la lecture qui ne prépare pas au sens », sous-tendue par le contenu des évaluations CP. C’est pourquoi la liberté pédagogique est importante pour concevoir, selon Nathalie, « une pédagogie adaptée aux besoins des enfants », fondée pour Joëlle sur « un libre choix des thèmes, des albums, avec toute latitude pour partir du vécu des enfants et de ce qu’ils amènent à l’école ». C’est la garantie pour Claudine de « prendre le temps d’être à l’écoute des élèves, pour faire jaillir le soleil sur le visage d’un enfant qui a compris qu’il était capable ».

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