Le péril plastique
Mis à jour le 29.01.25
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la pollution plastique envahit le monde vivant
La pollution plastique, ignorée par les programmes scolaires, envahit le monde vivant alors que les États pétroliers bloquent un traité international régulant la production.
Pas un mot. Les programmes de l'éducation au développement durable restent muets sur le fléau écologique du plastique. Les futures générations, comme souvent les plus anciennes, risquent de continuer à mésestimer les dangers de ces polymères sur-utilisés en permanence. En 2022, près de 500 millions de tonnes ont été produites et ce volume annuel pourrait atteindre le milliard d’ici à 2050, accélérant le réchauffement climatique et générant sa propre pollution. Les déchets plastiques devraient doubler d’ici à 2040, dépassant les 600 millions de tonnes.
Malheureusement, moins de 10% sont recyclés, le reste étant incinéré ou enfoui quand il n’est pas abandonné aux quatre vents car nombre de résidus se retrouvent dans l’environnement, notamment les océans. Le « continent plastique » de l’Atlantique nord couvre une superficie six fois supérieure à la France. Une enquête récente de l’Ademe* pointe également que trois-quarts des sols sont contaminés. Les microparticules, invisibles à l’œil nu, infestent l’air et l’eau potable, pénètrent la chaîne alimentaire et s’accumulent dans l'estomac, les poumons et le cerveau des animaux et des humains.
SANTÉ EN DANGER
Les milliers de substances chimiques contenues dans les plastiques agissent comme des perturbateurs endocriniens et des cancérogènes. Elles favorisent les maladies respiratoires, cardiovasculaires et métaboliques, provoquent endométriose et baisse de la fertilité. La santé des enfants est particulièrement exposée : troubles neurologiques et difficultés d’apprentissage, puberté précoce, altération de la croissance, du système nerveux et de la fonction immunitaire…
Face à l'insuffisance du tri et du recyclage, les scientifiques appellent à une réduction drastique de la production des plastiques vierges. Mais lors du sommet international de Pusan en novembre 2024, les lobbys pétrochimiques et une minorité d’États – dont l’Arabie Saoudite, la Russie et la Chine – mus par la promesse de profits croissants tirés de ces produits pétroliers ont fait obstacle à tout accord contraignant. Les négociations devraient se poursuivre en 2025.