Le métier de formatrice

Mis à jour le 25.10.23

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Itv de Dominique Bucheton, professeur des universités en sciences de l'éducation

Dominique Bucheton est une ancienne enseignante formatrice, professeur des université en sciences du langage et de l'éducation. 

Elle est co-autrice avec Yann Mercier-Brunel de « Formateur d’enseignants : un métier impossible ? », Éd. esf sciences humaines.

FsC 493 Dominique Bucheton@Mira-Naja

Former, un métier complexe ? 

Oui, le formateur a quantité de choses en responsabilité. Il doit transmettre des connaissances sur l’institution, l’école, les programmes, les niveaux de classe, la sociologie des écoles, les problèmes sociologiques et psychologiques des élèves, etc. dans un temps très contraint. Lors d’entretiens ou de visites, le formateur doit analyser la situation précise dans laquelle se trouvent les enseignants, les écouter, les comprendre, les accompagner. Une des difficultés du métier est de s’empêcher de donner la réponse au problème observé mais au contraire de le faire problématiser, c’est-à-dire d’être dans un processus d’accompagnement et non pas d’injonctions.

En quoi dire le métier permet-il de le penser ? 

Le métier enseignant est peu verbalisé et peu verbalisable. Il y a d’une certaine façon un manque de mots pour désigner les tâches, la spécificité des savoirs. Lorsque l’on manque de mots pour échanger, on manque de mots pour penser ensemble, mettre en discussion les problèmes qui sont posés dans les classes : gestion du temps, évaluations, rencontres avec les parents, organisation des tâches…
Or, devant une société qui se transforme rapidement, la profession a besoin de se parler collectivement. Parler le métier pour réussir à le penser soi-même, prendre conscience de son extrême complexité mais aussi pour le questionner et le faire évoluer. Pour cela, la
formation des PE ne doit pas être descendante. Il ne s’agit pas de jeter à la poubelle tous les résultats des réflexions pédagogiques mais de les questionner au regard de l’évolution de l’école et de la société et de modifier et faire évoluer ce qui doit l’être pour adapter l’école aux élèves. Des élèves confrontés à des médias, aux fake-news et au numérique et qui ne savent plus distinguer le
vrai du faux. 

Les PE sont-ils suffisamment outillés ? 

Pas du tout, ils n’ont pas les outils théoriques, la formation est insuffisante et ne permet pas de construire les savoirs divers et complexes. Dans la situation actuelle, il est nécessaire de penser et travailler ensemble, de préparer à plusieurs. Cela permet de gagner du temps, de mettre en discussion les pratiques et questionnements et de ne pas rester seul face aux difficultés du métier. La
fabrication des savoirs professionnels demande du temps et se fait en observant les élèves, en tâtonnant pour s’ajuster à leurs difficultés. 

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