La récré se fait la malle

Mis à jour le 06.09.21

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Reportage en Normandie où la récréation est un temps libre pensé pour mieux vivre ensemble

A l’école primaire de La Rivière-Saint-Sauveur, en Normandie, la récréation est un temps libre pensé pour mieux vivre ensemble. 

« Avant la crise sanitaire, 115 élèves du CP au CM2 se répartissaient librement dans les deux cours de récréation du pôle élémentaire », précise Chrystèle Renard, directrice des pôles maternelle et élémentaire situés sur deux sites distincts de La Rivière-Saint-Sauveur, petit village normand du Calvados (14). Ballons, bilboquets ou « bobo rollers » étaient disponibles pour l’ensemble de l’école sans règles précises. Une première réflexion sur la récréation a été mise en place à la demande des élèves. « Ils se sont plaints que l’une des cours était occupée quasi exclusivement par les grands de CM2 », explique Chrystèle. Un calendrier d’occupation de cette partie de la cour a donc été mis en place avec un roulement entre les classes. Mais le Covid-19 est venu bousculer le quotidien tranquille de cette école située au pied du pont de Normandie. « Sans interactions avec les autres classes, mes élèves de CP étaient désœuvrés, confie l’enseignante. C’est comme ça que m’est venue l’idée de mettre en place une malle pour la récré ». Planche d’équilibre, cordes à sauter, élastiques, cuillères et balles pour développer l’adresse et l’attention ou encore panier de basket font la joie des élèves qui s’empressent de sortir le matériel à chaque récré et courent s’inventer des jeux. « On part en voyage », précise Valentine, élève de CP, qui transforme un élastique en train. Chrystèle constate que les récréations sont plus apaisées. « Au début de l’année, ils étaient dans « je tape, je frappe » pour régler les conflits, désormais ils sont dans la discussion », souligne-t-elle. Des changements qu’elle attribue à l’aménagement du temps de récréation et aux discussions en conseil d’enfants. 

Une expérimentation qui séduit

À la maternelle, une réflexion a été également menée parce que la pandémie imposait « zéro matériel en commun ». Après avoir réalisé un bilan des équipements disponibles, une grosse partie du budget a donc été consacrée à l’achat de petit matériel pour constituer les malles à roulettes de chaque classe. « Cela permet aux élèves d’avoir un objet, ils sont très possessifs à cet âge, indique Léa Robillard, enseignante de petite section, mais aussi de les canaliser et d’interagir de manière moins brutale ». Elle aussi constate une amélioration des comportements des élèves. « J’ai moins besoin d’intervenir pour réguler la récré et j’observe beaucoup de créativité dans l’utilisation des jeux, rapporte-t-elle. Les élèves sont devenus autonomes pour la gestion de cette malle ». Mise en place depuis janvier, cette expérimentation sera reconduite l’an prochain avec une réflexion sur l’évolution annuelle du contenu tout au long de l’année. « C’est toujours intéressant d’avoir des jeux dans la cour, affirme Léa. Plus ils grandissent, plus il peut y avoir des conflits du fait que les enfants n’ont rien à faire dans la cour. C’est intéressant pour eux et pour nous ». Également convaincus de l’intérêt des malles, les PE de l’élémentaire se lancent dans l’aventure à la rentrée.

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