La pédagogie et le jeu

Mis à jour le 22.04.23

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Les effets de la pratique des jeux de société

La pédagogie, plus forte que le jeu ?

Développement des fonctions cognitives, de capacités communicationnelles ou acquisitions de connaissances… les effets de la pratique des jeux de société sont présumés positifs pour les enfants. À ce jour, ils restent toutefois moins documentés que ceux des jeux vidéo. Des travaux récents de psychologie expérimentale visent à combler ce déficit. Ils se consacrent aux « jeux créatifs », à la mécanique propre « impliquant la production d’idées originales pour gagner », précise Todd Lubart, professeur de psychologie à Paris Cité. Tout jeu de société, activité menée en petit groupe, « sollicite la communication, l’appréciation de l’état d’esprit ou des émotions d’autrui », mais tous ne permettent pas de « développer la créativité, la pensée critique, la communication ou la collaboration, ou une combinaison de ces compétences psychosociales ». Des études randomisées comparant groupes expérimentant des « jeux créatifs » et groupes témoins permettent de mesurer la capacité des premiers, non pas à produire plus d’idées, mais à générer des « idées de meilleure qualité ». Ces idées tirent leur originalité de leur rareté statistique par rapport à des propositions plus fréquentes. D’autres effets de renforcement de l’estime de soi, « une forme de développement d’un sentiment d’auto-capacité », sont également observés chez joueuses et joueurs qui « se rendent compte de l’acquisition et de la maîtrise de capacités cognitives et/ou communicationnelles réalisées en jouant », poursuit Todd Lubart.

Des acquis spécifiques

Les conditions d’un transfert de capacités « spécifiques à un jeu » vers d’autres contextes, en particulier le champ des apprentissages scolaires, ne vont, cependant, pas de soi. Todd Lubart invite à la prudence en signalant que « le jeu est une porte d’entrée vers une capacité plus générale ». Des réserves qui font écho aux synthèses de Franck Amadieu et André Tricot rappelant que « les jeux sont des situations où (…) on réfléchit, on se trompe, on essaie encore, on agit, on progresse (…). Effectivement, on apprend en jouant. Tous les travaux (…) convergent malheureusement vers la même conclusion : en jouant au jeu X, on apprend à jouer au jeu X et c’est tout ! ». Selon eux, en matière d’apprentissages scolaires, le scénario pédagogique prime toujours : « Les jeux sont porteurs d’apprentissage quand un scénario pédagogique a été conçu pour qu’une utilisation « détournée » du jeu permette un apprentissage autre que celui du jeu ». Reste le plaisir de jouer, du partage et de l’évasion…

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