L’extrême droite italienne cible l’éducation
Mis à jour le 26.09.25
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Le ministère de l'Instruction et du Mérite prépare une réforme controversée de l’enseignement.
La première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni, dès son arrivée à la tête de l’État en septembre 2022 grâce à une coalition de partis de droite et d’extrême droite, a pris des mesures idéologiquement très marquées. En rebaptisant le ministère de l’Éducation ministère de l’Instruction et du Mérite, elle prône une vision élitiste de l'enseignement et affirme que l’éducation reste du domaine des parents.
Après la Constitution et la justice, c’est donc autour de l’éducation d’être la cible du gouvernement italien. La coalition au pouvoir, minoritaire en voix (44%), avance à petits pas, privilégiant des mesures populistes, notamment sur la sécurité, l’autorité et la discipline. Ain-si, la vidéosurveillance et la présence de l’armée se sont développées dans les établissements scolaires et une note de bonne conduite, introduite dès le primaire, conditionne le passage en classe supérieure à partir du collège.
DES ORIENTATIONS RÉTROGRADES
Une vaste réforme du primaire et du secondaire, élaborée sans concertation avec la communauté scolaire, est prévue pour la rentrée 2026. « C’est le retour aux années avant 1968, dénonce Rossella Benedetti du syndicat enseignant Uil Scuola. Notre travail collégial est totalement remis en cause. L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle se résume à des cours de vocabulaire ! ». L’éducation au respect du droit des femmes n’étant pas un sujet pour le ministre de l'Éducation Giuseppe Valditara qui affirme que « le patriarcat n’existe plus », les parents pourront refuser que leur enfant bénéficie de ce programme.
Étude de la Bible, des épopées classiques, de la mythologie nordique, recentrage de l'histoire sur l’Italie, les civilisations anciennes et les premières années du christianisme..., ces nouvelles orientations distillent religion et nationalisme. Elles promeuvent une pédagogie transmissive et sélective enseignant le souvenir plutôt que l’esprit critique. Un projet en cohérence avec les propos récemment tenus par le ministre de l'Instruction et du mérite : « Vive l’humiliation, c’est un facteur de croissance fondamental ! ».