L'Art en vrai

Mis à jour le 16.06.22

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Reportage à l'école Bauernhof où l'on donne envie d'art aux élèves

À la maternelle Bauernhof à Eckbolsheim (Bas-Rhin), Patricia Kammerer mise sur la découverte de lieux de culture pour donner envie à ses élèves d’y retourner.

« Je ne savais pas que l’opéra était aussi beau », raconte Nahema*. Après le spectacle « je me sentais à la fois heureux et j’avais envie de pleurer », ajoute Baptiste*. La classe de grande section de l’école maternelle Bauernhof à Eckbolsheim dans la banlieue de Strasbourg (Bas-Rhin) a été émerveillée par le spectacle d’opéra auquel elle a pu assister. « À cet âge, les enfants sont de vraies éponges et on peut les ouvrir à tout, explique Patricia Kammerer, adepte des ateliers philo dans sa classe. Ils ont absorbé des émotions et ont été amenés à réfléchir. Je leur fais découvrir des lieux de culture pour la beauté de l’endroit, pour l’originalité de ce qu’ils vont y voir et pour leur donner envie d’y retourner ». Car si certains y vont avec leurs parents, ce n’est pas le cas de la majorité des enfants de la classe. À l’opéra, ils ont bénéficié aussi d’une visite guidée des coulisses… Ils ont découvert l’atelier de costumes, la fabrication des coiffes et des perruques, le plateau sur lequel ils ont pu « saluer » avant de visiter la fosse d’orchestre et de s’asseoir dans les confortables fauteuils rouges. Un parcours qui s’est terminé par l’opéra pour enfants de Howard Moody, « Les rêveurs de la nuit ». « Nous avions préalablement travaillé sur le chant lyrique qu’ils ne connaissaient pas, développe l’enseignante. C’est bien loin de ce qu’ils ont l’habitude d’entendre à la radio ou à la télé mais après la surprise et quelques rires, ils ont écouté et réussi à en parler. La visite et le spectacle ont donné lieu à plusieurs séances de langage ». « De voir en vrai, ça donne envie d’en faire », sourit Julie* qui participe à la chorale de l’école.

Un parcours éclectique

Les visites se déclinent toujours autour d’une histoire ou d’un jeu où les élèves seront actifs. Au musée historique, une grande peinture permet d’entrer dans l’Histoire par l’énigme de « La ville aux 3 clés ». Certains coifferont des casques, d’autres s’habilleront en personnages « de l’époque ». « Il y avait de riches marchands, des bourgeois, des chevaliers », ont-il retenu. Au musée des arts décoratifs où ils ont découvert de nombreux objets, c’est l’histoire d’une princesse qui part d’Autriche pour épouser le futur roi de France. « Marie-Joseph de Saxe », répond Ahmed* quand la maîtresse interroge. « Le lit à baldaquin, c’était pour qu’elle soit tranquille pour dormir », se souvient Marie*. L’épidémie de Covid-19 a malheureusement mis entre parenthèses nombre d’activités que l’enseignante souhaitait renouveler comme l’intervention d’un artiste plasticien dans la classe, la visite au musée d’art contemporain Würth ou l’atelier sous le chapiteau de la compagnie « Graines de Cirque ». « Voir avec les yeux, toucher quand c’est possible et ressentir des émotions. Les enfants, même timides, se mettent à parler et font des liens. Et il y a de nombreux retours avec les familles car ils en parlent aussi à la maison », conclut-elle. Un parcours rendu possible par la motivation et les choix de l’enseignante et facilité par la proximité du tram gratuit et le coût très abordable des activités.

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