Indispensables services publics
Mis à jour le 29.11.24
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MARIE PLA analyse les conséquences de la crise environnementale sur les services publics
MARIE PLA, co-porte-parole du collectif Nos services publics
LA CRISE ENVIRONNEMENTALE IMPACTE-T-ELLE LES SERVICES PUBLICS ?
Les politiques publiques ont été conçues sans prendre en compte les contraintes écologiques : ressources limitées, réchauffement climatique, impact sur la biodiversité, etc. Basées sur l’idée que les ressources étaient infinies, ces politiques perpétuent et aggravent les « conflits de besoins ». Par exemple, la gestion de la ressource en eau se concentre sur la réponse aux besoins humains sans prendre assez en compte les besoins des milieux naturels : ainsi, seuls 3% du budget des politiques publiques de l’eau sont consacrés aux milieux naturels, dont notre survie dépend pourtant ! Par ailleurs, l’impact des activités humaines sur la qualité de l’eau est majeur : aujourd’hui, 10 millions d’habitants boivent une eau polluée.
Y A T-IL UNE CONTRADICTION À VOULOIR PLUS DE SERVICES ET MOINS DE FONCTIONNAIRES ?
Oui. Dans les débats récents sur le fait qu’il y aurait trop de fonctionnaires ou qu’ils seraient toujours en arrêt maladie, on retrouve des poncifs très anciens qui cachent une question plus importante : quels sont les besoins de la population et comment choisit-on d’y répondre ? L’éducation, la santé, la justice, la sécurité sont des besoins auxquels on répond par les services publics. Ces derniers pâtissent d’un manque de moyens, notamment humains. Vouloir réduire le nombre d’agents publics, c’est directement attenter à la qualité de ces services déjà dégradés. Pourtant, ils remplissent un rôle fondamental, la dégradation des services publics est une menace pour tout le monde.
QUELLES POLITIQUES PUBLIQUES MENER ?
La façon dont nous répondons à nos besoins génère des « conflits de besoins » : par exemple, il n’y a pas de régulation sur les volumes d’eau prélevés et les finalités de ces prélèvements. En revanche, des arrêtés sécheresse sont prononcés régulièrement. On pourrait envisager une gestion de l’eau à moyen terme pour faire face à une baisse de la ressource déjà constatée. La puissance publique doit réduire les « conflits de besoins » en arrêtant de les aggraver et en proposant de hiérarchiser les besoins. Il faut trouver de nouvelles manières d’y répondre et remettre la puissance publique au centre dans la régulation et l’arbitrage démocratique.