Guyane

Mis à jour le 24.05.24

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Les pensionnats de la honte et itv de Jean-Pierre Massias

Depuis les années 30, environ 2 000 enfants amérindiens et bushinengués ont été enlevés à leur famille, souvent avec l’appui des gendarmes, sur le territoire guyanais. Placés en internats catholiques, appelés « homes indiens » dont le dernier a fermé en 2023, ces enfants issus des communautés autochtones ont subi de nombreux traumatismes. La publication du livre « Allons enfants de la Guyane » de la journaliste Hélène Ferrarini a contribué à visibiliser cette évangélisation forcée et à libérer une parole douloureuse des anciennes pensionnaires. Au-delà des violences culturelles et de l’arrachement, les archives et témoignages racontent humiliations, violences physiques voire sexuelles. Après la seconde guerre mondiale, selon la journaliste, « l’État français s’est appuyé sur l’Église catholique pour mener une vaste politique d’assimilation forcée. Dans un contexte de manque de main d’œuvre structurel et de difficultés à peupler la Guyane, l’objectif assumé était de détruire les modes de vie des autochtones, fondés sur l’autosubsistance et le nomadisme, pour en faire un prolétariat salarié. » Ces homes indiens s’inscrivent dans une conception colonialiste qui visaient à prohiber la culture de peuples qualifiés de primitifs. Plusieurs collectifs et organisations, dont l’Institut francophone pour la justice et la démocratie (IFJD), portent auprès de l’Assemblée nationale la mise en place d’une commission vérité et réconciliation. 

Jean-Pierre Massias est président de l’IFJD, Institut francophone pour la justice et la démocratie.

FsC 497 Guyane Jean-Pierre Massias

Qu'est-ce qu'une commission vérité ?  

Elle prend son origine en Afrique du Sud, sous l’impulsion de Nelson Mandela. Elle a pour fonction d’enquêter sur des violations des droits humains, de réfléchir aux causes et de proposer des solutions pour réparer les victimes et faire que ces violences ne se reproduisent plus. Ce n’est pas un tribunal, il n’y a pas de condamnation. C’est une approche systémique des culpabilités participant à rendre justice aux victimes dans un processus de réparation et de réconciliation de la société.

Quels sont les enjeux ? 

Le premier enjeu est de permettre aux victimes de se reconstruire car les traumatismes perdurent, parfois dans la transmission générationnelle. Il y a aussi le devoir de faire face aux réalités du passé colonial français. Une entrée dans une modernité de la République reconnaissant les diversités culturelles qui la composent dans un principe d’égalité. Les décisions rendues par ces  permettent souvent un enseignement de l’histoire des victimes, les sortant d’une forme de clandestinité. Transmettre la mémoire des vaincus est extrêmement important. De même, il est nécessaire de traiter les questions de violences sexuelles et sexistes dans l’Église.

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