"Former les élèves à la lecture des cartes"

Mis à jour le 26.09.25

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ELSA FILÂTRE est enseignante-chercheuse en didactique de la géographie.

QU’EST-CE « CONSCIENCE GÉOGRAPHIQUE » ET COMMENT LA DÉVELOPPER ?

C’est une manière d’aider les élèves à prendre conscience qu’ils sont dans l’espace, qu’ils interagissent avec lui, qu’ils peuvent le questionner, apprendre à le lire et y prendre part en tant que citoyen. Les élèves ont des pratiques sociales qui sont spatialisées. Travailler à partir de leurs représentations permet d’accéder à leur « habiter ». Dans mes recherches, cela passe par le dessin de l’espace proche, comme leur quartier ou la cour de récréation.

L’utilisation répétée du dessin en classe et en sortie, couplée à des plans et à l’observation du réel, permet aux enfants de progresser dans leurs apprentissages cartographiques mais aussi de mettre en lumière leur rapport au monde. Ainsi, le point de vue de « l’élève piéton » concourt à conscientiser que l’espace est construit pour les voitures plus que pour les enfants.

QUEL RÔLE JOUENT LES CARTES ?

En règle générale, les cartes sont présentées en l’état aux élèves mais il importe de se poser la question sur la manière dont ces cartes ont été construites. Le cartographe fait des choix en fonction de ce qu’il souhaite représenter. Il faut former les élèves à la lecture des cartes en faisant des aller-retours entre les figurés et la légende. Retourner à la donnée en réalisant une phrase à partir du figuré est souvent très efficace. Plus les élèves éprouvent diverses cartes, plus ils comprennent que ces représentations sont construites et relèvent de choix avec lesquels il faut avoir un regard critique. Un travail essentiel avec les élèves qui monte en puissance au collège, puis au lycée.

COMMENT ABORDER LA QUESTION DES PROPORTIONS SUR LES PLANISPHÈRES ?

 Dès le cycle 2, avec l’expérience d’une orange, les élèves s’aperçoivent très rapidement qu’aplanir un globe est impossible, qu’il y a des creux, des bosses, des vides. Il est alors essentiel de montrer le plus de projections possibles. S’il est intéressant de voir des projections dites « déformées », il l’est encore plus de rencontrer des projections avec des centrages différents.

Étudier des planisphères avec un centrage asiatique ou américain donne à voir l’entièreté de l’océan pacifique ainsi que la proximité entre ces deux continents. Un centrage avec une vue polaire, ou encore un centrage sur la Chine ou l’Australie avec un rapport inversé de pôle, aide tout autant à dépasser une vision européo-centrée.

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