"Entretenir cette motivation et à construire autour de cet élan"

Mis à jour le 30.08.24

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Interview de Didier Delignières, école et JO

DIDIER DELIGNIÈRES, ancien doyen de l’UFR STAPS de Montpellier.

Didier Delinières

1.PEUT-ON S’ATTENDRE À UN EFFET JO SUR LES PRATIQUES SPORTIVES ?

L’évènement a été très médiatisé et suivi, dans une bonne ambiance et avec de bons résultats. Il y aura donc sûrement une envie d’enfants et d’adolescents de pratiquer certains sports. Pour autant, le mouvement sportif est-il en capacité d’accueillir de nouvelles ou nouveaux licenciés ? Les installations, l’accessibilité, les encadrants sont-ils en nombre suffisant ? Le problème sera de pérenniser cet appel d’air. Des enfants abandonnent régulièrement, démotivés pour diverses raisons. Il y a également des inégalités territoriales malgré les efforts des municipalités. Mais il existe aussi des inégalités dans l'envie de pratiquer qui reste liée à l'éducation familiale. L'attention au corps est favorisée dans les classes privilégiées. Or, le gouvernement cible plutôt l'élitisme que la démocratisation. Malgré les discours, nous sommes dans un contexte où les politiques installent les inégalités plus qu’elles ne les réduisent, dans le sport comme à l’école.

2.L’ÉCOLE PEUT-ELLE ÊTRE CONCERNÉE PAR CET ÉLAN ?

Les JO ont permis de nouvelles représentations, ont mis en avant le sens culturel des activités sportives. L’école a une opportunité à entretenir cette motivation et à construire autour de cet élan. Par exemple, le ping-pong, activité peu reconnue jusque-là, pourra facilement constituer de nouvelles séquences d’apprentissage. En revanche, l’EPS ne peut se réduire à l’idéologie d’une « gesticulation trente minutes par jour » qui relève d’un cadre hygiéniste et non éducatif. C’est en progressant dans des activités culturellement fortes, par le plaisir de l’apprentissage, que l’on incite l’enfant à continuer et à être actif dans sa vie.

3.QUELLES PROBLÉMATIQUES DE L’EPS ?

Il y a un réel problème de formation, en particulier pour des PE dont ce n’est pas le cœur de métier. Il faudrait aussi envisager, dès la conception, des bâtis scolaires, des espaces dédiés à l’EPS. Se poser également la question des finalités de l’EPS et donc de l’école. L’EPS, comme le sport populaire, sont des moments où on travaille ensemble, où on s’entraide pour progresser. Il ne s’agit pas d’en faire des compétitions écrasantes ou une préparation au haut niveau. Loin d’une école d’élitisme, l’EPS participe à former des individus pouvant construire une société plus juste, plus égalitaire, plus inclusive.

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