Enfants : Droit à l'image
Mis à jour le 28.10.23
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Exposition sur les réseaux sociaux : attention, danger !
« Regarde-moi, souris ! Parfait pour Instagram ! », lance la mère de Léa. À peine postée, la photo de rentrée de Léa reçoit déjà des dizaines de « likes » et de commentaires. Comme elle, des milliers d’autres enfants sont ainsi exposés sur les réseaux sociaux. « Un enfant apparaît en moyenne sur 1 300 photographies publiées en ligne avant l’âge de 13 ans », selon une étude de l’agence britannique Opinium menée en février 2018 auprès d’un panel représentatif de 2001 parents. En outre, d’après une nouvelle étude de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique publiée en février 2023, « 53% des parents ont déjà partagé du contenu concernant leurs enfants sur les réseaux sociaux et 91% d’entre eux ont commencé entre la naissance et les 5 ans de l’enfant ». Cette pratique devenue banale du « sharenting » – contraction de l’anglais « share » (partager) et « parenting » (parentalité) – est-elle sans conséquence ?
53% des parents ont déjà partagé du contenu concernant leurs enfants sur les réseaux sociaux
L’association « L’Enfant Bleu » affirme pour sa part que « 50% des photos publiées sur les forums pédopornographiques sont des clichés pris par les parents et partagés publiquement sur leurs réseaux sociaux* ». Elle vient d’ailleurs de lancer une vaste campagne de sensibilisation en s’appuyant sur la “folle aventure de Doudou”. Dans cette histoire en apparence anodine, la maman d’Emma partage une photo de Doudou sur les réseaux. Cette photo aura un tel succès qu’au-delà de la famille d’Emma, des fans de doudous vont ajouter cette photo à leurs collections. « Imaginez qu’à la place de Doudou, ce soit une photo de votre enfant ? » Ainsi à travers cette campagne, l’association invite les parents à configurer leurs réseaux sociaux et donne des conseils sur la diffusion des photos.
Droit à l'image
En dehors de ces risques, tous les parents ont-ils conscience que l’image de leur enfant ne leur appartient pas ? Claire Hédon, Défenseure des droits, affirme dans son rapport annuel 2022 que « le droit à l’image et à la vie privée n’est que trop peu reconnu malgré le cadre juridique existant » (voir Fenêtres sur cours n°487, janvier 2023). Une proposition de loi visant à garantir le droit à l’image des mineurs sur Internet a d’ailleurs été déposée en janvier 2023. Suite à l’échec de la Commission mixte paritaire en juin dernier, cette proposition doit de nouveau être examinée.