Enfants à la rue, c’est l’alarme !
Mis à jour le 26.09.25
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Le sans-abrisme des enfants est un phénomène en forte progression
« Zéro enfant à la rue ». L’échec de la promesse gouvernementale de 2022 est dramatiquement consommé. Le baromètre 2025 de l’Unicef France et de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) constate ainsi que « le sans-abrisme des enfants est un phénomène en forte progression ». Dans la nuit du 18 au 19 août 2025, 2 159 enfants (dont 503 de moins de trois ans) étaient sans solution d’hébergement, malgré un appel au 115. Un chiffre glaçant en augmentation de 30% par rapport à 2022. Encore est-il sous-estimé car il n’inclut pas les familles ne parvenant pas à joindre les services d’urgence ou qui y renoncent, ni les plus de 1 000 jeunes mineurs non accompagnés, en situation de rue.
“UNE PAUVRETÉ MULTIDIMENSIONNELLE QUI TOUCHE DE MANIÈRE EXACERBÉE LES ENFANTS”
Particulièrement vulnérables, les femmes seules avec enfant(s) représentent un tiers des personnes en famille sans hébergement tandis que le nombre d’enfants de moins de 3 ans à la rue a augmenté de 37% depuis 2022. La situation des territoires ultramarins est particulièrement critique. Le mal-logement y touche près de 30% de la population, soit
600 000 personnes. Rien qu’à la Réunion, plus de 1 000 enfants sans solution d’hébergement ont été recensés en 2024. Comme en Guyane et à Mayotte, les familles y
« sont confrontées à une pauvreté multidimensionnelle qui touche de manière exacerbée les enfants ».
DIX RECOMMANDATIONS
Sommeil perturbé et fatigue en classe, inquiétudes et angoisses, incertitudes sur la possibilité matérielle de faire les devoirs sont autant de préjudices pour ces enfants victimes de sans-abrisme. Des enfants qui ne peuvent se laver, s’habiller correctement et cachent souvent la réalité de leur situation parce qu’ils ont honte. Ces conditions de vie font obstacle aux apprentissages. Selon l’Unicef et la FAS, la progression du nombre d’enfants sans toit résulte de « dysfonctionnements majeurs des politiques publiques ».
Les 203 000 places du parc d’hébergement d’urgence restent insuffisantes en regard d’une précarité croissante. D’autant que 250 millions d’euros manquent au budget de l’État pour stabiliser cette offre. Pour garantir le droit au logement des enfants, Unicef et FAS dressent dix recommandations dont la création urgente de 10 000 places supplémentaires, la programmation pluriannuelle de la création de 200 000 logements sociaux par an et un plan spécifique et ambitieux pour les DROM.