Emmène-nous voir la mer…
Mis à jour le 29.06.23
min de lecture
Reportage avec des élèves de Mourenx qui apprennent autrement
Trois jours intenses à La Rochelle (Charente Maritime) pour apprendre autrement avec des élèves de Mourens
Arrivée à La Rochelle, Lily Rose s’exclame : « Wahou ! ça fait des mois qu’on en parle, et là, c’est pour de vrai ! ». Une confrontation au réel qui va se confirmer durant trois jours. En effet, les savoirs étudiés dans cette classe de CM1-CM2 de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) sont ravivés et s’ancrent dans la découverte des lieux. Les semaines précédant le départ se sont déclinées par « un travail par jour » en lien avec la classe découverte. Mais cela faisait des mois que les enseignements s’étoffaient de multiples disciplines. De quoi donner un horizon d’attente et stimuler les troupes. Une motivation nécessaire car le jour « J », pour rejoindre la Charente Maritime, le rendez-vous à la gare est à 5h18 du matin. Le train, une découverte pour nombre d’enfants, ajoute à l’excitation ambiante.
Les représentations prennent vie
Dans les rues rochelaises, les élèves s’emparent du jeu de piste-photos pour reconnaître les monuments et font spontanément le lien avec des éléments architecturaux étudiés en classe. Les leçons sur l’esclavage de début d’année, réactivées de manière plus précise lors de recherches documentaires sur l’histoire de La Rochelle, refont surface au détour d’une plaque mémorielle.
Le lendemain, la croisière autour de Fort Boyard donne vie à un mythe télévisuel, mais elle offre également une perspective spatiale différente sur le port et la ville. « Quand ils passent la main sur la coque et se rendent compte que c’est salé, le concept flou des embruns et de l’effet corrosif, s’éclaire ! Les connaissances prennent sens », confirme Julien Crusener, l’enseignant. La magie se poursuit lors de la visite de l’aquarium. « J’ai été impressionné par les requins et les méduses », confie Mohamed à Younès à la sortie.
Les connaissances sur la faune et la flore marines, leurs interactions ou encore les courants océaniques, en lien avec les climats et la géographie, ont été travaillées en amont grâce à des lectures de textes informatifs. « C’était l’occasion d’avoir un travail appuyé sur la lecture documentaire, son entrée et ses codes spécifiques complexes à maîtriser, précise Julien. Et le tissage permanent entre les disciplines est aussi facilité ».
La nuit tombée, c’est la marionnette géante de Plume, qui enchante les enfants. Ce spectacle interactif de la compagnie « L’homme debout » était à l’origine du choix de la destination et du projet, les élèves étant associés aux représentations qui auront lieu dans le Béarn en septembre. Ils finiront la soirée en farandole improvisée, en attendant de jouer à leur tour les oiseaux.
Pour les élèves, comme pour le maître, c’était leur première classe-découverte. « Au-delà de l’énergie pour apprendre, c’est assez fabuleux de voir vivre les enfants, de faire société ensemble, s’enthousiasme Julien. On se découvre autrement ». Sur le chemin du retour, se mêlent la fatigue des trois jours et l’envie de partager émotions et apprentissages avec les familles lors d’une exposition fin juin. Un retour déjà amorcé lors des coups de fil du soir aux parents, racontant à la fois les découvertes de savoirs et le plaisir du voyage commun.