Des premiers pas compliqués

Mis à jour le 22.05.21

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Reportage à la Chapelle-sur-Loire auprès de Léa Godin, jeune enseignante

Léa Godin, jeune enseignante à la Chapelle-sur-Loire dans l’Indre-et-Loire, revient sur sa formation initiale et identifie les manques à l’entrée dans le métier.

« Je vais m’adapter », lance Léa Godin, enseignante en classe de PS, MS et GS à l’école de la Chapelle-sur-Loire (37). Ce matin, un élève de sa classe est « cas contact », l’école est dans l’attente d’une décision de fermeture de la circonscription. Pour Léa, ce début de matinée n’est ni déstabilisant, ni difficile, contrairement à son année de formation et ses débuts dans le métier. « L’année de PES est une année très difficile du fait de la charge de travail mais aussi parce qu’en classe, j’avais un élève en grande difficulté », affirme-t-elle. Avant d’être enseignante, Léa a pourtant suivi une formation et exercé pendant trois ans le métier d’éducatrice spécialisée. Mais cette expérience et sa formation de PES ne suffisent pas à la préparer à la réalité du terrain. « Ce qui est compliqué, c’est d’être seule à intervenir au niveau du groupe classe, explique-t-elle. Ça m’a fait bizarre car j’avais toujours travaillé en binôme avec 12 élèves et un travail d’équipe très important ». Elle considère la formation enseignante lourde et trop rapide pour un métier complexe qui demande des compétences multiples. « Nous sommes formés surtout de manière très conceptuelle et abstraite, sur des niveaux que nous n’avons pas expérimentés et notamment un cycle très court sur la maternelle, constate-t-elle. Avec la charge de classe, je n’étais pas forcément disponible pour recevoir des conseils didactiques sans lien avec mon vécu.» L’année suivante, Léa se rappelle que « la rentrée fut un peu rock n’roll en CE2-CM1. » Pas suffisamment formée, elle s’est rapprochée de ses collègues et a fait des essais. « Au bout d’environ trois mois, j’ai réévalué mes outils, changé de méthode, emprunté beaucoup d’ouvrages à la bibliothèque de l’ESPE», se souvient-elle. C’est durant cette année-là que Léa a réellement ressenti le travail de conception du métier d’enseignant.

Des regrets et des projets

Mais si Léa se construit petit à petit une identité professionnelle, elle regrette que la formation n’ait pas été plus longue, alternant pratique sur le terrain et formation avec un réel accompagnement. « J’aurais aimé retrouver ce que j’avais eu dans ma formation d’éducatrice spécialisée : plus de temps d’observation pour identifier les différentes postures et gestes professionnels selon l’âge des enfants, des groupes de réflexion pour réfléchir à plusieurs sur ce qui s’est passé en classe, avoir une méthode pour analyser les pratiques…», confie-telle. Même si cette enseignante a bénéficié d’apports de conseillers pédagogiques, de collègues ou encore de son beau-frère également enseignant, elle estime que le manque de formation pèse sur les élèves qui essuient les plâtres de débuts compliqués. Pas question pour autant de baisser les bras. « Après mon expérience en maternelle, je compte enseigner en élémentaire puis retrouver l’enseignement spécialisé où cette fois j’exercerai en tant qu’enseignante », conclut Léa.

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