Des petites langues bien vivantes

Mis à jour le 13.05.19

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En maternelle, les langues comme des passerelles avec le quotidien des familles

« Hola ! », « Salam aleykoum ! », « Guten tag ! », c’est par ces joyeux saluts échangés entre les marionnettes et les petites sections de l'école maternelle Léonard de Vinci du Mans (72), qu'on est accueilli le matin.
Dans cette école de Rep+ du réseau Vauguyon, l’éveil aux langues est bien vivant. Dans la classe de grande section d’Agnès Delon cependant, tout est bien calme pour ce moment de langue car les élèves agitent leurs petites mains pour signer Une souris verte. « J'ai eu une élève en intégration il y a quelques années qui était sourde et dont l’AVS signait. J’ai pris des cours pour pouvoir communiquer avec elle. C'est souvent en LSF (langue des signes française) que je donne les consignes aux élèves. Cette langue fait partie, au même titre que les langues étrangères ou régionales, de l'éveil à la diversité linguistique qu'évoquent les programmes », explique l'enseignante, formatrice en langues vivantes.
Ce matin, c’est Rachida d’AFaLaC (Association famille langues et cultures) qui intervient dans la classe d'Agnès. Après avoir appris Frère Jacques, puis Fra Martino, la version italienne, c'est maintenant Brother John qu'écoutent les enfants très attentivement. « Qu'avez-vous entendu ? » demande Rachida. « Are you spleeping ? » lancent quelques élèves. « Mais est-ce que vous reconnaissez un prénom ? » poursuit l'animatrice. En repérant les similitudes et les différences entre les trois versions s'ensuivent des déductions des élèves quant à l’identité du dormeur puis à celle des cloches. Une seconde activité vient très vite accrocher l’attention des enfants : les ours. Les petits les connaissent bien car ils viennent dire bonjour et au revoir dans leur langue dans toutes les classes de moyenne et de grande section. Et pas seulement en anglais, en chinois ou en turc... ils parlent aussi le kabyle, le shimaore et le lingala.

Comme à la maison

Aujourd'hui, Rachida raconte à l'aide de planches dessinées La petite boîte en arabe. « Qu’est-ce que vous avez compris ? Entendu ? » demande-t-elle au milieu de l'histoire. Les yeux de certains brillent d'avoir tout compris. Recherche active, discrimination visuelle et auditive... les mots arabes boîte, petite, grande ou roi qui reviennent fréquemment dans l'histoire sont identifiés puis utilisés dans un petit memory. En attendant de découvrir la semaine prochaine ce qui se cache dans cette petite boîte, les enfants entonnent avec Rachida un chant en kabyle. « L’éveil aux langues que nous pratiquons depuis bien longtemps à l’école, reconnu en 2015 par les programmes, s'appuie et légitime les langues des familles. Nous organisons aussi des cafés des parents » explique Isabelle Courtois la directrice. Et Agnès renchérit : « Avant, beaucoup de parents n'osaient pas venir à l’école. En reconnaissant et en valorisant leur culture, les mamans viennent plus facilement nous accompagner en sortie ou tout simplement entendre parler de leur enfant ».

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