Connexion groupée

Mis à jour le 17.06.19

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Le groupe virtuel, un outil pour discuter de ses pratiques : l'exemple de Narramus

Si certains groupes constitués sur les réseaux sociaux appellent un public enseignant large, « Narramus, une autre façon de raconter des histoires » cible clairement les utilisateurs et utilisatrices de l’outil éponyme conçu par les universitaires Sylvie Cèbe et Roland Goigoux. Défini comme un « un lieu d’échanges d’idées et de partages d’expériences qui doit permettre de découvrir Narramus », cette communauté virtuelle sur Facebook compte près de 7 000 membres et fonctionne comme une sorte de forum. Les enseignantes et enseignants posent des questions sur les albums proposés dans la démarche ­Narramus  : leur niveau de difficulté, le moment de l’année où les aborder, d’autres répondent. On parle parfois des effets sur les élèves, on interroge les retours possibles avec les parents ou les modes de réalisation des maquettes, un des outils proposés dans la méthode. Les photos de maquettes réalisées en classe ont une place importante sur le groupe. Si les échanges portent peu sur les savoirs mis en œuvre, ils semblent témoigner d’une fierté de montrer le travail réalisé.

Participation sur mesure

Marie Chibane, enseignante en MS-GS à Mandelieu (06) et membre du groupe, avoue ne pas forcément y être très active. « En général, j’oublie de prendre des photos ! » En revanche, elle « survole les différentes publications pour lire ce qui correspond à [son] niveau de classe et l’aide à choisir un album. »
Les PE transposent régulièrement la démarche sur d’autres albums, non présentés dans la méthode, et les mutualisent dans le groupe. « Une adaptation peut-être un peu prématurée par rapport à un temps d’appropriation nécessaire », selon Laëtitia Martinez, une autre membre du groupe. Enseignante en maternelle dans un village des Landes, à Orist, elle s’est inscrite dans ce groupe car elle avait utilisé l’outil et souhaité échanger autour de son utilisation. Mais elle avoue elle aussi avoir finalement peu participé, même si elle y voit « un moyen de sortir d’un isolement, de trouver une émulation collective ». « On est souvent très seule dans sa classe ; on ne peut pas toujours partager avec ses collègues, c’est peut-être plus facile de le faire en virtuel, on s’expose moins ». Même si, paradoxalement, « notre travail peut être soumis à la critique ». D’ailleurs, pour ne pas heurter les autres membres du groupe, Laëtitia confie qu’elle s’est refusée à commenter certaines propositions d’adaptation qu’elle trouvait éloignées des principes de la méthode initiale. Comme un respect des participants et un lien de confiance tacite à maintenir. Des adaptations qui questionnent aussi la recherche puisque Roland Goigoux profite du groupe pour suivre les échanges et percevoir comment les PE se saisissent de l’outil. Il vient ainsi de lancer un appel à volontaires pour contribuer à une étude sur l’appropriation et le transfert de la démarche sur d’autres albums ou d’autres apprentissages. De quoi maintenir peut-être une dynamique de mutualisation, une stimulation collective et « pousser à la perfection » comme l’espère Laëtitia.

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