Co-enseignement innovant

Mis à jour le 18.06.22

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Interview de Thierry Bouchetal, maître de conférences en sciences de l'éducation

THIERRY BOUCHETAL, maître de conférences en sciences de l’éducation à Lyon2, co-auteur de « Le co-enseignement comme innovation pédagogique ? »

FsC 483 Thierry Bouchetal co-enseignement

Les zones rurales sont-elles terres d'innovation ? 

L’école rurale a toujours été une sorte de laboratoire pour l’organisation de l’enseignement avec les classes uniques et les RPI notamment. C’est aussi un laboratoire pédagogique. Le co-enseignement en classe unique qui se déploie en Ardèche sur une vingtaine d’écoles s’inscrit dans cette histoire. Il y a un enjeu fort à offrir aux enfants des milieux ruraux une école publique de qualité, qui contribue aussi à un aménagement durable des territoires. La notion de territorialité est importante pour comprendre l’engagement des enseignants dans ce dispositif avec l’envie de défendre un territoire vivant qu’ils habitent et dans lequel ils s’impliquent. Ils ont dû faire un travail d’« enrôlement » auprès des autres acteurs de l’école : municipaux, familles, périscolaire… pour permettre la mise en œuvre du co-enseignement.

Qu'apporte le co-enseignement ? 

Une fois dépassées les premières appréhensions de faire la classe à deux, le premier élément mis en avant est l’opportunité de se réassurer dans le métier. On n’est plus seul à gérer la classe, à faire des choix, à prendre des décisions. Le deuxième point est la possibilité de se développer dans le métier en apprenant de l’autre et d’élargir son répertoire de posture et gestes professionnels. Enfin, on constate un « cercle vertueux » de développement chez les professeurs qui osent expérimenter à deux de nouvelles façons de faire.

Et aux élèves ? 

Dans cette recherche, un protocole d’évaluation des compétences et performances des élèves a été mis en place dans les classes concernées et dans un groupe témoin. Mais de nombreux biais nous invitent à rester prudents dans nos conclusions : la faiblesse des effectifs, des configurations de classe qui pouvaient changer ou encore l’engagement des enseignants. Les écarts scolaires en faveur de la co-intervention restent assez fragiles. Pourtant, à travers les entretiens ou l’analyse de certaines trajectoires scolaires, on observe des compétences d’autonomie, d’entraide et de coopération. D’autres recherches sur le co-enseignement ont déjà montré que les élèves en difficulté bénéficient le plus de cette modalité. L’école est également bien perçue et les enfants heureux de s’y rendre.

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