Changer de peau

Mis à jour le 31.01.25

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portrait d'une enseignante en reconversion

Se reconvertir dans l’enseignement, c’est le choix de Chloé Igier, interprète pendant 10 ans en langue des signes.

« J’avais envie de me sentir à la barre », déclare Chloé Igier, nouvelle enseignante dans l’Ain. Après avoir exercé durant dix ans le métier d’interprète en langue des signes auprès d’enfants et d’ados dans un institut, cette mère de trois enfants, master en poche, se lance en 2023 dans l’aventure du professorat des écoles. « En tant qu’interprète, j’avais peu de marge de manœuvre ». Le métier d’enseignante lui permet, en revanche, de maîtriser son emploi du temps ainsi que le contenu de ses cours. « Je ne cache pas que le changement de peau a été difficile, affirme-t-elle. Dans mon ancienne profession, je devais rester en recul alors qu’enseigner demande d’occuper l’espace ».

Remplaçante en maternelle affectée à une heure de chez elle, cette enseignante débutante, qui part à 7h et rentre à 18h, a dû ajuster aussi sa vie de famille. « Même si je m’y attendais parce que ma mère était « instit », le temps nécessaire pour la préparation et l’organisation des cours est énorme ». Pourtant, c’est sans regret qu’elle confirme son choix. « Je m’épanouis, j’aime chercher ce qui aidera les élèves à comprendre », confie-t-elle.

Chloé reconnaît que son expérience précédente lui a permis d’apprendre à s’adapter rapidement. Un atout pour cette enseignante qui se voit confier cette année un triple niveau PS-MS-GS à l’école primaire de Lhuis. « En tant que PE, j’apprécie mon rôle de conceptrice, précise-t-elle. La liberté pédagogique me convient bien ».

SUR LES CHAPEAUX DE ROUES

 Si aujourd’hui Chloé se sent plus à l’aise, elle se souvient que les débuts n’ont pas été si simples. Après avoir préparé seule le concours tout en travaillant en parallèle, Chloé a ainsi fait sa rentrée en tant que stagiaire seulement deux semaines après avoir quitté ses fonctions d’interprète. 

Deux fois plus nombreux qu’il y a trente ans, les lauréats et lauréates en reconversion comme Chloé suivent une année de stage à mi-temps en classe et à mi-temps à l’Inspe*. « Les formateurs et formatrices nous apportaient le plus d’aides possibles mais nous [les stagiaires] nous essayions de gérer le quotidien comme nous pouvions, avoue-t-elle. Au début, je tâtonnais. J’essayais de faire comme la collègue titulaire avec qui je partageais la classe ». Elle souligne que les tuteurs ou tutrices forment mais évaluent en même temps. Une pression qui peut être difficile à gérer.

À présent, Chloé espère obtenir un poste fixe près de chez elle. « J’aimerais aussi essayer l’élémentaire. Pourquoi ne pas mettre un jour à profit mes compétences auprès des élèves sourds ou malentendants ou bien des élèves allophones ? », envisage-t-elle également.

*Institut national supérieur du professorat et de l’éducation.

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